La visite de 48 heures qu'a effectué le weekend dernier, le président congolais Dénis Sassou N'Guesso au Rwanda, fait jaser les Congolais de la République Démocratique du Congo. En froid avec Kigali, Kinshasa gardent un oeil regardant sur tous «les accords bilatéraux» que leurs voisins signent avec le régime de Paul Kagame, accusé et prouvé par les experts de l'ONU de soutenir le M23.
Au terme de sa visite à Kigali, les congolais de la RDC ont surveillé de loin, les faits et gestes de Denis Sassou N'Guesso. Si les échanges entre Paul Kagame et Denis Sassou N'Guesso ont tourné autour des questions d'intérêts communs entre Kigali et Brazzaville, situé à deux pas de Kinshasa. La prudence et la vigilance côté congolais restent de mise.
«J’ai animé, ce samedi à Kigali, avec mon homologue rwandais paul kagame, une conférence de presse. Cet événement nous a permis de montrer notre convergence de vues sur des questions bilatérales et multilatérales notamment, économiques et diplomatiques, ainsi que les moyens pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. C’est tout le sens de ma visite au Rwanda», avait souligné le président Denis Sassou N'Guesso.
Bien qu'en bon droit de signer les accords avec le pays de mille collines, le président de l'autre rive est indexé comme un «traître» au service de Kigali. Le duo Sassou-Kagame, considérés comme des dictateurs, est une pipule difficile à avaler chez les congolais de Kinshasa, connaissant la malignité du président Rwandais.

Après avoir réclamé ouvertement sans obtenir ces prétendues terres se trouvant à l'Est du Congo, Paul Kagame chercherait à se positionner pour attaquer la partie Ouest de la RDC en passant par le Congo Brazza. Le dessous de carte de cette visite «sécuritaire», que soupçonnent les congolais.
«L'ennemi veut se positionner au plus proche de nous pour bien espionner et opérer. Vigilance, encore Vigilance sur le fleuve Congo et toute la frontière Ouest», a écrit Soulemane Kahuka, conseiller du premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde en charge du climat des affaires.
Les commentaires sur la toile vont tous dans le même sens : «vous n’êtes pas sincères avec la RDC, retenez une chose, nous défendrons la mère patrie seul. Nous veillerons à son intégrité et nous répondrons à toutes provocations d’où qu’elles viennes», écrit un congolais, avant qu'un autre renchérisse : «Une grosse erreur politique. Sachez simplement que le jour où vous déciderez d’attaquer la RDC en passant par votre pays c’est le jour où votre règne va prendre fin».
Cette hypothèse pourrait aussi être très loin de la réalité. Les congolais de la République Démocratique du Congo qui n'ont plus confiance à la sincérité des pays voisins, agissent tout simplement par prudence et vigilance. Ceci pour que le spectre de guerre n'apparaît à la grande surprise générale.
L'Ouest de la République Démocratique du Congo qui aurait été en sous de la table de discussion entre Kagame et Sassou, est victime depuis quelques années des violences armées précisément à Kwamouth, affectant le grand Bandundu. Les prélats catholiques avaient jadis, appuyés la thèse d'une main noire qui jusqu'à ce soir n'a été identifiée. En février 2018, la présence des éleveurs de vaches rwandais à l'Ouest inquiétait déjà à l'époque, les congolais.