Au regard de la dégradation du Bassin de l'Amazonie et de plusieurs autres bassins tropicaux de la planète, la vice-première et ministre en charge de l'Environnement, Eve Bazaïba a attiré l'attention de l’humanité sur le danger qui plane sur le Bassin du Congo, deuxième puits carbone protecteur de la planète terre contre le réchauffement climatique.
À l'occasion du lancement des travaux préparatoires de la 27ème conférence des parties à la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (PRE-COP 27), Eve Bazaïba a lors, de son discours de circonstance au Palais du Peuple, mis l’accent ce lundi 03 octobre 2022, sur l'appui de la communauté internationale, dans le but de préserver le Bassin du Congo, pour éviter qu'il ne subisse le même sort de dégradation que celui de l’Amazonie.
«En tant qu’État membre du Bassin du Congo, l'urgence est d'attirer l'attention de la communauté climatique international sur le Bassin du Congo, une région cruciale de lutte contre le changement climatique, mais qui n'a à ce jour bénéficié que de très peu d'attention, alors qu'elle rend d'immenses services écosystémiques à toute l'humanité entière.", a déclaré Eve Bazaiba.
Et de poursuivre : «Aujourd'hui, nous nous plaignons de la dégradation du Bassin de l'Amazonie et d'autres bassins tropicaux de la planète. Mais la vraie question est celle de savoir si nous avons fait le nécessaire pour les préserver ? Que faisons-nous aujourd'hui pour protéger le Bassin du Congo et qui fera que demain il ne connaisse pas le même sort ?, s'est-elle interrogée.
Cependant, la vice-première ministre en charge de l'Environnement a estimé que la RDC ne saurait à elle seule, protéger sa grande forêt compte tenu de l'insécurité alimentaire qui ronge sa population au quotidien. De plus, sa survie dépend de l'exploitation de ressources naturelles dont la biodiversité.
«La République Démocratique du Congo voudrait profiter de cette opportunité pour vous exprimer un certain nombre de préoccupations en rapport avec la protection de son patrimoine forestier. Nous avons besoin d'exploiter nos ressources naturelles pour trouver du pain pour nos enfants, mais sur la ligne de ce devoir, il y a de plus en plus des obstacles entre les questions de survie d'une part, et celles relatives à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, d'autre part.», a indiqué Eve Bazaiba.
Et de poursuivre : «Notre pays prend le monde entier à témoin, et vous rassurons de notre choix comme gouvernement à contribuer aux efforts globaux de lutte contre le changement climatique. Mais à quel prix ? Et avec qui ? Car nous le ferons certes, pas seuls et à nos propres frais. C'est simplement inimaginable et impossible.», a-t-elle martelé.
Avec plus de 268 millions d'hectares de forêts tropicales, la RDC est un pays solution à la crise climatique mondiale.
Hortence Kanvu