La toile s'enflamme depuis la rebaptisation jeudi 17 août de l'avenue Huileries au nom d'Etienne Tshisekedi, opposant historique de la République Démocratique du Congo, père biologique de l'actuel chef de l'Etat Félix Antoine Tshisekedi.

Sans aucune cérémonie, l'Hôtel de Ville de Kinshasa a implantée une pancarte indiquant le changement de l'appellation de l'avenue Huileries par le nom d'Étienne Tshisekedi, au croisement de celle-ci avec le boulevard du 30 juin, en face de la direction générale de la Regideso.

L'artisan de ce changement “inopiné”, n'est autre que le gouverneur de la ville province de Kinshasa Gentiny Ngobila Mbaka. Depuis son élection à la tête de l'ex-Léopoldville, l'autorité urbaine s'illustre en ordre utile parmi les adorateurs patentés du régime Tshisekedi. Ses allégeances envers la famille biologique du président de la république remettent à la surface, les souvenirs cauchemardesques de la deuxième République, une de tristes pages de l'histoire de la RDC tournée au prix du sang.

Cependant, d'aucuns n'ignorent l'apport considérable du sphinx de Limete dans l'avènement tant soit peu, de la démocratie durant les 32 ans de dictature du Maréchal Mobutu. Mais dans le contexte “électoral actuel”, rebaptiser une avenue au nom d'Étienne Tshisekedi n'augure pas d'une bonne une chose. En disgrâce avec l'UDPS depuis l'installation du siège de son parti ACP dans la commune de Limete, réputée bastion de la fille aînée de l'opposition, Ngobila tenterait de se rabattre sur la famille biologique du chef de l'État pour jouer sa survie politique à l'approche des élections.

En tout cas, ces actes sont loin de prouver le contraire. Le gouverneur Ngobila n'est pas à son premier “geste de reconnaissance” envers la famille biologique du sphinx de Limete. Il a baptisé en juillet dernier, le parc des jeux pour enfants, situé dans la commune de Limete du nom de Maman Marthe Kasalu Tshisekedi (veuve d'Étienne Tshisekedi) et mère biologique de l'actuel chef de l'Etat).

La rebaptisation de l'avenue Huileries au nom d'Étienne Tshisekedi collera à la peau d'un gouverneur au cœur des critiques. Les Kinois ne voient rien d'autre s'il ne s'agit que du culte de personnalité.

«Ngobila cherche à tout prix, à conserver son fauteuil. hier c'était un espace dédié à maman Marthe et aujourd'hui une avenue Étienne Tshisekedi. on connaît comment il joue. Ne vous en faites pas, je deviens Ministre de l’Interieur de ce pays, je vais instruire le gouverneur de la ville de Kinshasa de rebaptiser cette avenue, Mamadou Ndala», suggère un Kinois.

Avant que d'autres ajoutent : «Le culte incessant et harassant de personnalité atteint des sommités inouïes. S'il y a deuxième mandat pour ces gens, même les toilettes porteront leurs noms. Y’a danger. En tout cas, politiciens congolais, flatterie eleki. A-t-il demandé l'avis du président de la république?»

Ngobila, pur produit du mobutisme, démontre à suffisance combien il a maitrisé la leçon du culte de personnalité. Ses actes les témoignent. Dans un passé récent, il s'est illustré dans la peau d'un chanteur à la gloire de Félix Tshisekedi au grand étonnement du roi des Belges Phillipe, lors de sa visite officielle à Kinshasa.

En bon stratège politique, Ngobila aurait mieux fait de vulgariser pas mal d'actions déjà entreprises au lieu de faire allégeance à Félix Tshisekedi et à sa famille biologique.

Jusqu'où ira le gouverneur de la ville province de Kinshasa ? S'interroge plus d'un. Aujourd'hui c'est l'avenue Étienne Tshisekedi, hier c'était le parc Maman Marthe Kasalu Tshisekedi, demain ça sera certainement le nom d'un rejeton de l'actuel chef de l'État. Le futur est certainement à craindre. L'avenir nous le dira.