En République Démocratique du Congo, le préscolaire est perçu comme le cadet des soucis des autorités congolaises. Le nombre d'enfants préscolarisés et l'insuffisance des établissements adéquats pour un meilleur encadrement des dirigeants de demain, les prouvent.
Sous d'autres cieux, le préscolaire a pris une vitesse de croisière. L'usage de l'adjectif maternel a été banni. De nombreux pays utilisent plutôt l'EPPE (Éducation et Protection de la Petite Enfance), pour s'assurer un lendemain meilleur des plus petits. Fort malheureusement, le pays de Lumumba tire la queue dans ce secteur.
Ceci étant constaté, l'Agence pour la Promotion de l'Enseignement (APE) prend la balle au bond pour solliciter des autorités, l'intégration du préscolaire dans la dénomination du ministère de l'Enseignement Primaire Secondaire et Technique (EPST). En marge de la fête du préscolaire ce samedi 12 août à Kinshasa, l'APE propose que l'EPST change en l'EPPST entendez, Enseignement, Préscolaire, Primaire Secondaire et Technique.
«Déjà il faut savoir que nous sommes là pour promouvoir la petite enfance, le préscolaire. Le monde de demain commence par les enfants d'aujourd'hui. Nous réclamons notre reconnaissance d'abord en changeant l'appellation de notre ministère qui est EPST qu'il fasse EPPST avec deux P. Le premier P sera le préscolaire. Nous lançons un appel pathétique aux décideurs, aux communautés à savoir qu'au préscolaire les enfants y vont pour apprendre mais en jouant. En droit on dit le fait précède la loi,... On doit passer de maternel au préscolaire. Et même le mot maternelle est dépassé, aujourd'hui on parle de l'EPPE Éducation et Protection de la Petite Enfance. Donc, nous sommes largement en retard en voulant garder le mot maternel c'est dépassé», a indiqué le coordonnateur de l'APE.
L'incivisme observé chez les Congolais, particulièrement chez les jeunes, démontre à suffisance le manque d'une éducation préscolaire. Pour lever cette opprobre qui accable le plus grand pays francophone au monde, Michel Otto s'est évertué à expliquer les parents et les décideurs sur les bien-fondés du préscolaire, socle du développement humain, pour le grand bénéfice de la nation.
«Il est donc important que tous les parents envoient les enfants à l'école maternelle. Normalement, il est démontré aujourd'hui scientifiquement qu'un enfant qui passe par le préscolaire, a beaucoup davantage lorsqu'il est à l'école primaire sur beaucoup des plans et même dans la vie de chaque jour. Il est aussi avancé par apport à celui qui n'a pas fait le préscolaire», fait-il observé.
Un autre défi que le gouvernement doit relever, c'est la construction des infrastructures scolaires adéquates. Michel Otto, également président de l'Organisation Mondiale de l'Education Préscolaire du comité RDC, a invité l'Exécutif national et ses partenaires éducatifs à palier à ce déficit.
«Autre chose, on a pas assez d'écoles maternelles. Que les autorités, les communautés construisent assez des structures scolaires pour recevoir les enfants du préscolaire qui ont besoin d'apprendre», a-t-il lancé.
Plusieurs millions d'enfants congolais en âge préscolaire, n'ont pas où mettre les pieds faute d'infrastructures. Les indicateurs sont aux rouges en RDC.