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Dot de 500 dollars : oui et non dit la population

Dot de 500 dollars : oui et non dit la population
Daniel Mbau
Député national Daniel Mbau
Société/
Par Bénédicte Anakasala

L'Assemblée nationale a déclaré recevable la proposition de loi portant révision du code de la famille par rapport au montant de la dot, aux fiançailles et à la polygamie, le lundi 8 mai 2023. D'après son initiateur, le député national Daniel Mbau, cette proposition de loi tente de résoudre l'épineux problème de la complexité de la dot qui doit rester symbolique. En cela, elle ne doit pas dépasser la barre de 500 USD.

Qu’en pense les Congolais en général et les Kinois en particulier ?

Éléments des réponses dans ce micro baladeur effectué par les reporters de Sud Express International.

Les avis restent partagés jusque-là. Pour certains cette proposition de loi est salutaire pour les jeunes. Gradi Lukebadio, jeune entrepreneur, estime que l’on doit revenir aux anciennes habitudes où la dot était un symbole.

«Je suis pour cette loi. Dans le temps, la dot était symbolique, mais depuis deux décennies elle constitue un fond de commerce pour la famille de la fiancée. Les parents fixent la dot compte tenu du niveau d'études de leur fille. Le montant de la dot variera selon qu’elle est licenciée ou pas. C'est pour cela que la majorité des garçons ont du mal à se marier. Ils préfèrent vivre dans la fornication. Ils engrossent d'abord la fille et le reste viendra après.», signale Gradi.

Avis partagé par Guelord Kisembe. La trentaine révolue, pour lui l'initiateur de cette proposition de loi a le souci de la jeunesse.

« je reconnais que la plupart des parents ne vont jamais accepter la dot de 500 dollars. Mais, pour moi la loi est salutaire, parce qu'elle vient mettre fin au marchandage des filles aux plus offrants.», dit-il

Remise de la dot

L'on constate aussi une objection dans une bonne frange de la population. Tel est le cas d’Elysée, mariée et mère de 3 enfants pour qui cette proposition de loi est une distraction. Selon elle, l'État congolais n'a pas le droit de fixer le montant de la dot de ses enfants.

«Ce n'est pas en vain que nous fixons la dot au-delà de 1.000 USD, car ce même argent nous permet d’organiser la fête du mariage. Au lieu de fixer la dot à 500 dollars, l'État doit par contre, donner du travail à nos jeunes pour que le coût de la dot ne soit pas un casse-tête

Même réaction pour Godlive Kongolo, encadreur des jeunes pour qui la dot s'évalue par rapport à la valeur qu'on donne à sa fiancée.

«Rabattre le montant de la dot ne va rien résoudre car, selon moi elle doit s'évaluer par rapport à la considération que l'on a de sa fiancée. Celui qui se sent capable de donner au-delà, est libre de le faire suivant ses moyens.»

Remise de la dot

 Dans l'opinion, il y a aussi des avis neutres. Tel que celui de Naomie Kazadi, actrice sociale. 

«Je suis d'accord que la dot soit revue à la baisse, néanmoins, j'estime que pendant son examen le texte doit être revu. On est d'accord que les objets matériels constituants la dot, soient revus mais pas l'enveloppe, car avec la cherté de la vie actuelle, le 500 dollars sont insignifiants pour l'organisation du mariage.»

Rappelons que le porteur de cette proposition de loi, a fait mention des innovations apportées dans sa proposition. Il s'agit notamment du respect de chaque coutume, de l'interdiction de la surfacturation non prévue dans la coutume, pour ne citer que celles-là.

Le dossier reste à suivre, car la proposition de loi portant révision du code de la famille touchant la dot, les fiançailles et la polygamie a été envoyée à la commission Sociale et Culturelle de l'Assemblée nationale pour un examen approfondi.


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