La République Démocratique du Congo observe une journée de deuil national ce lundi 8 mai 2023 sur toute l’étendue du territoire national. Elle a été décrétée au cours de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, en mémoire des morts et des disparus des inondations de Bushushu, dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu.
Le bilan ne cesse de s’alourdir. Déjà plus de 400 corps ont été repêchés et plus de 4.393 disparus. Selon la société civile du Sud-Kivu, les recherches se poursuivent.
«Le constat est amer ! Nous sommes venus pour enterrer nos frères alors que l’État devrait anticiper les choses en créant une commission spéciale de prévention des catastrophes naturelles. Que ça soit à Uvira, à Kamituga ou ici à Kalehe ce sont des faits qui se répètent, donc une commission s’impose», a proposé au gouvernement congolais sur Radio France Internationale, Benjamin Kasindi responsable du parti politique Alliance des Nationalistes pour un Congo émergent au Sud-Kivu.
La situation humanitaire est très difficile.
«On a connu des pertes en vie humaine, mais aussi des dégâts matériels très importants. La priorité était d’abord d’enterrer les personnes dans des conditions de sécurité pour nous éviter aussi des maladies. À côté des personnes que nous avons perdues, il fallait s’occuper des blessés. Les blessés légers sont traités sur place, mais nous avons aussi décidé de déférer les cas les plus graves à Bukavu. La priorité est maintenant aussi de regarder ceux qui sont là, la nécessité de délocaliser les populations pour les mettre loin des rivières concernées. Toutes les mesures sont prises pour faire face d’abord à l’urgence, mais travailler aussi pour des solutions idoines pour l’avenir. C’est une catastrophe naturelle, on l’a n’a pas prévue. Mais à nous de prendre les décisions qu’il faut», a souligné Théo Ngwabidje Kasi, gouverneur du Sud-Kivu.
Le docteur Denis Mukwege a exigé une sépulture digne pour l’enterrement des victimes.
«La société civile du Sud-Kivu exige une sépulture digne pour nos compatriotes décédés à Kalehe. Exhumer les corps, les identifier par l'ADN, les enterrer individuellement et non dans une fosse commune. La délégation ministérielle venue de Kin doit veiller à ce que cela soit fait », a-t-il tweeté.
Une équipe du gouvernement central est dépêchée au Sud-Kivu pour appuyer le gouvernement provincial dans la gestion de cette catastrophe naturelle.