De nombreux jeunes venus de différentes paroisses de la ville de Kinshasa et des provinces de la RDC, ont pris d'assaut le Stade des Martyrs ce jeudi 2 février 2023 pour rencontrer le Pape François.
Discipline et rigueur, tels sont les mots qui ont caractérisé cet événement.
En file indienne, les participants à cet événement, ont été soumis à un contrôle physique par les agents de sécurité avant d'accéder au stade.
Déjà à 7h00, les places se font rares, car certains jeunes ont passé la nuit au stade. Les tribunes se remplissent, tout le monde veut vivre l'événement et voir enfin, le souverain pontife.
Aux alentours du stade, un marché de fortune se crée. On y trouve symboles, insignes, effigies, drapelet, casquettes, tee-shirts estampillés de l'image du Saint Père. Il y a même certains jeunes déguisés en Pape et d'autres en cardinal.
Il est 8h45' lorsque le souverain pontife fait enfin, son entrée après de longues heures d'attente de l’assistance. On peut attendre des ouf de soulagement et voir des visages qui rayonnent dans la foule.
«je vais enfin, voir le Pape de plus près. D'ailleurs je vais me placer juste devant, là.», lance Ornella, une jeune anuarite de la paroisse Saint Vincent de Paul.
La clameur monte au stade, à bord de sa papamobile, le pape François est accueilli comme un roi, au son des tambours, des chants et des danses traditionnelles communément appelé «le balaie».
Après l'exécution de l'hymne du Vatican et le mot de bienvenue de l'aumônier national, un représentant des jeunes prend la parole et brosse la situation socio-économique et sécuritaire de la jeunesse congolaise.
«Nous, jeunes nous manquons de paix. L'Est de notre pays est en guerre depuis plusieurs années. Ce qui a comme conséquence néfaste sur notre formation, notre foi. Beaucoup de personnes sont victimes de la haine et division Tribale... Les jeunes femmes sont culturellement discriminées, même si c'est elles qui portent généralement le poids de la famille...Nous voulons travailler mais le chômage nous guette...Nous cherchons à nous engager dans la vie de famille, du mariage, dans la vie sacerdotale. Nous comptons sur vos prières et vos conseils pour qu'on ait des jeunes forts et dynamiques.», laisse entendre le représentant des jeunes.
5 conseils aux jeunes
Dans son message fait pendant près d'une heure, le souverain pontife donne cinq conseils aux jeunes : la prière, la communauté, l'honnêteté, le pardon et le service.
Il invite donc la jeunesse congolaise à être acteur de l'avenir de son pays, en prenant garde au tribalisme et en s'opposant à la corruption. «Prenez garde à la tentation de désigner quelqu’un du doigt, d'exclure l’autre parce qu'il est d'une origine différente de la vôtre; au régionalisme, au tribalisme qui semblent vous renforcer dans votre groupe, mais qui sont au contraire la négation de la communauté. Vous savez comment cela se passe : d'abord, on croit des préjugés sur les autres, puis l’on justifie la haine, puis la violence, et finalement, on se retrouve en guerre.», a-t-il affirmé.
Pour ces jeunes confrontés chaque jour au chômage, aux accrochages des politiciens, et aux violences, avides d'un message spirituel, il a évoqué la notion du pardon: «Pour créer un avenir nouveau, nous devons donner et recevoir le pardon. C'est ce que fait le chrétien: il n’aime pas seulement ceux qui l'aiment, mais il sait arrêter la spirale des vengeances personnelles et tribales par le pardon».
«Ne vous découragez jamais ! Quand vous serez des courageux, prenez l'évangile regardez Jésus et il vous donnera la force.», c'est par ces mots que le Pape François a conclu son discours sous les acclamations de près de 80.000 personnes satisfaites du message transmis.
Il tient lieu de signaler que plusieurs autorités congolaises et des délégations venues du Congo Brazzaville ainsi que de l'Europe, ont pris part à cette rencontre.
