Dans un discours marqué par la défense des intérêts congolais devant les dignitaires du monde, à l'occasion de sa prise de parole à la tribune de la 77ème session de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies, mercredi 21 septembre 2022, le chef de l'État congolais Félix Tshisekedi n'a pas mis sa langue en poche pour présenter les doléances de son Gouvernement sur la question du mandat de la MONUSCO en RDC.
Le président de la RDC a demandé à l'Organisation des Nations Unies, la réévaluation du plan de retrait progressif de la mission onusienne dans son pays.
"Procéder autrement serait, d’une part, encourager le Rwanda à poursuivre son agression, ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité en RDC et, d’autre part, nourrir davantage la suspicion légitime des Congolais sur l’impartialité de l’ONU ainsi que la complicité de certains de ses membres dans ces crimes. C’est pour mettre fin à cette suspicion et dissiper l’ambiguïté de certaines positions du Conseil de sécurité sur la crise sécuritaire à l’Est de la RDC, ambiguïté qui excède la population congolaise et exacerbe la tension entre elle et la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo, MONUSCO, que le Gouvernement de mon pays a demandé la réévaluation du plan de retrait progressif et responsable de cette mission", a déclaré Félix Tshisekedi devant ses pairs.
Par ailleurs, il a estimé que la réévaluation du plan de retrait de la MONUSCO a remis en cause les relations entre son pays et l'organisation de l'ONU.
"Cette démarche d’ajustement est exigée par le constat unanime, même au niveau le plus élevé de notre organisation, des faiblesses regrettables de la MONUSCO. Ce qui affecte certainement l’efficacité et la légitimité de l’action de l’ONU en RDC. La réévaluation du plan du retrait de la MONUSCO ne peut, par conséquent, nullement remettre en cause les relations entre mon pays et notre Organisation.", a-t-il ajouté.
Des manifestations populaires ont été organisées depuis le début du mois de juillet à Goma et Butembo dans la province du Nord-Kivu, et à Bukavu dans la province du Sud-Kivu pour exiger le départ de la MONUSCO du territoire congolais. Plusieurs décès et des blessés graves ont été enregistrés au cours de ces manifestations.