Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) était l'invité du Journal Afrique de TV5 Monde de ce lundi 16 octobre. Denis Kadima est revenu sur les différents défis qui attendent son institution à deux mois des élections générales.
Le numéro un de la centrale électorale a balayé d'un revers de la main les suspicions sur un possible report des scrutins de décembre. S'agissant des contraintes financières, Denis Kadima a rassuré quant à l'engagement du gouvernement à totaliser l'enveloppe globale qui s'élève à plus d'un milliard de dollars américains.
« Tout est mis en œuvre pour qu'il y ait élections. Nous n'avons aucune raison de penser que tel ne sera pas le cas parce que la commission est en place, elle travaille et elle a un calendrier qu'elle respecte assez régulièrement. Quand les gens évoquent un report c'est simplement parce que c'est un des scénarios possibles dans tout projet. Dans le projet électoral vous pouvez envisager un report mais je peux vous rassurer que nous sommes en voie vers la tenue des élections tel que prévu dans le calendrier », rassure-t-il et de poursuivre : « D'abord il faut dire que c'est le gouvernement qui nous finance à 100% et tout ce que nous faisons c'est financé par le gouvernement et ça avance. C'est beaucoup d'argent que nous avons reçu jusque-là mais on n'a pas encore tout. Je ne suis pas inquiet, l'argent vient progressivement selon les moyens de l'Etat, on ne peut pas demander à l'Etat ce qu'il n'a pas, sinon, les choses évoluent bien, nous sommes certains ».
N'ayant pas participé au vote de 2018, les Congolais du Nord-Kivu risquent de subir le même sort pour le scrutin du 20 décembre 2023. Le président de la centrale électorale n'a pas été assez clair au sujet de leur participation.
« Nous sommes en discussions avec le ministère de l'intérieur. Dans la province du Nord-Kivu, nous avons envoyé même une équipe pour faire l'évaluation. Nous comptons déployer justement une équipe, le moment venu dès que nous sommes sûrs que la paix est revenue. Il y a plusieurs scénarios qui peuvent intervenir, soit nous avançons et ils nous rejoignent plus tard, si non, on les attend, on verra. Les attendre signifie qu'on organise le scrutin mais tenant compte du délai », a fait remarquer Denis Kadima.
Denis Kadima a parlé d'un malentendu concernant les bruits qui courent sur l'affichage des listes d'électeurs. Il dit mettre en place un dispositif supplémentaire pour palier au manque d'espace physique permettant d'afficher toutes les listes.
« Il y a un malentendu, la loi prévoit que nous affichons mais l'espace physique n'est pas suffisant. C'est comme une maison de taille ordinaire qu'il faut afficher un million d'électeurs ce n'est pas possible. Nous avons une disposition supplémentaire qui consiste à donner l'occasion aux gens de voir un préposé à la consultation de la liste », a expliqué le président de la CENI.
Denis Kadima a par ailleurs, reconnu la mauvaise qualité des cartes d'électeurs délivrées par son institution. Il a affirmé qu'une équipe de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a été déployée pour renouveler les cartes afin de lutter contre une éventuelle fraude.