La présidentielle de 2018 était-elle un compromis à l'africaine comme l'avait évoqué la France ? Cette question refait surface en République Démocratique du Congo alors que le pays s'apprête à organiser les élections générales le 20 décembre 2023.
La dernière sortie médiatique du président de la République faite à New-York en marge de la 78è assemblée générale de l'ONU est la goûte d'eau qui a fait déborder le vase. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait nié l'existence d'un accord politique le liant avec son prédécesseur Joseph Kabila mais Corneille Naanga, ancien président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) dit que le chef de l'Etat a « simplement menti et il le sait bien ». Corneille Naanga confirme bel et bien l'existence de cet accord.
Il affirme être l'un des co-rédacteurs du fameux accord axé sur la stabilité de la République Démocratique du Congo qui a « été certifié et validé par trois chefs d'Etat africains avec les statuts leur reconnu par les deux parties qui l'ont félicité du fait que l'accord a permis la première passation de pouvoir sans effusion du sang ».
Dans sa relique intitulée « Mensonges d'État » rendu public samedi 24 septembre, Corneille Naanga estime que Félix Tshisekedi a perdu son sang-froid sur une matière aussi “ sensible ”. Pour lui, le chef de l'Etat a désacralisé sa prestigieuse fonction.
Longtemps gardé dans les tiroirs, cet accord devra être rendu public, estime l'ancien président de CENI. L'opposant pense qu'à 90 jours de la fin de son mandat, Félix Tshisekedi a fait le choix d'une fuite intentionnelle de nier l'existence d'un accord politique.
« il ne saurait se permettre de falsifier un fait historique majeur depuis 2019 dans la mémoire collective congolaise. Il ne saurait non plus déroger à ses obligations. Il en va de son honneur et de sa dignité, le respect de la parole étant la marge de grands hommes », raconte Corneille Naanga.
Les résultats des élections des 2018, ont donné pour vainqueur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à la magistrature suprême. Le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila avait raflé la majorité parlementaire dans les institutions nationales que provinciales avant que celles-ci ne deviennent à la solde de l'Union Sacrée.