A 4 mois de la tenue des élections générales en République Démocratique du Congo, les doutes persistent quant à la crédibilité du fichier électoral, bien que l'on a fait un audit externe sur demande du bureau Kadima. 

La CENCO qui considère jusqu'à preuve du contraire, l'audit du fichier électoral comme un cas de force majeure, est favorable à un léger report des élections, pourvu qu'elles soient porteuses de paix, dans un pays où le tissu social se déchire à chaque cycle électoral. La position de cette structure catholique a été révélée ce lundi 28 août.

«Nous voulons aller aux élections qui soient crédibles, transparentes et apaisées et ça un prix, ça un coût. Alors s'en tenir à la date sans remplir ses conditions ça n'a pas de sens. Aller aux élections à la date, les élections qui ne soient pas porteuses de paix, qui ne soient pas crédible, c'est le pays qui perdrait. Nous avons toujours soutenu que pour de cas de force majeure, un petit retard pour améliorer ne ferait pas du mal au pays (...)Nous voulons simplement améliorer la perception. Renforcer la confiance pour que la paix post-électorale soit garantie», a déclaré l'abbé Donatien N'shole.

Au micro de Top Congo FM émettant depuis Kinshasa, le secrétaire général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo a expliqué le bien-fondé de cette démarche. Elle vise à aider la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) à améliorer la perception de la population et des acteurs engagés à ce processus. Chose que la centrale électorale n'entend pas de ses oreilles et fixe le cap vers la tenue effective des élections en décembre prochain.

La CENCO, un observateur pas des moindres, est bien consciente que l'audit du fichier électoral n'est pas une obligation légale, mais tient toutefois, a apporter un appui technique à la centrale électorale en vue de dissiper tout malentendu sur son fichier. L'abbé Donatien N'shole explicite les procédures:

«Ce que nous proposons, c'est simple. La Ceni a fait un audit qu'elle appelle audit exterieur mais pour nous, il s'agit de la prolongation de l'audit interne pour valider le travail de la CENI. Nous voulons faire deux démarches ensemble avec vous. Nous ne demandons pas à la CENI de nous donner son fichier pour aller faire n'importe quoi avec»

Il poursuit: «nous venons avec une proposition d'un logiciel qui ne servira qu'à une sélection d'un échantillon de manière automatique et aléatoire avec la CENI. Là dedans on aura les noms des enrôlés, leurs adresses (...) Deuxième étape, nous allons dans la rue, nous prenons les électeurs qui ont des cartes d'électeurs nous les enregistrons, nous revenons à la CENI, voilà ceux-ci affirment avoir été enrôlés, voilà les numéros de leurs cartes est-ce que nous pourrons vérifier».

Selon l'abbé N'shole, la paix en RDC dépend pour beaucoup de l'apaisement des élection. Et le caractère apaisé ou la paix post-électoral dépend de la confiance de la population.

La CENCO est d'avis que son audit renforcera la confiance par rapport aux résultats qui découleront du 4ème cycle électoral. A l'hypothèse que sa proposition trouve écho favorable, la classe politique sera réunie afin de fixer la durée du report des élections, car le délai constitutionnel sera sans nul doute, dépasser. Un partage des portefeuilles entre l'Union Sacrée et l'opposition ne sera pas exclu.