L’opposant congolais Frank Diongo est sorti de son silence après sa liberté provisoire accordée par les instances judicaires de la RDC. Au cours d’un point de presse tenu dimanche 13 août à Kinshasa, le président du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP) n’a pas caché sa langue dans sa poche pour dénoncer les traitements infligés à sa personne par les services sécuritaires, lors de son passage à la prison militaire de Ndolo.
Franck Diongo a affirmé à la presse, qu’il était le prisonnier personnel du président de la République Félix Tshisekedi.
«J’étais le prisonnier personnel de monsieur Félix Tshilombo qui a voulu l’élimination physique d’un opposant historique et charismatique à son régime, afin de l’écarter de l’élection présidentielle prochaine dont il est candidat. Sous le règne de Félix Tshilombo, nous assistons à l’instrumentalisation des éléments de nos forces armées, ceux de la Police Nationale Congolaise et des services de sécurité. Nous assistons également à l’instauration d’une justice au garde à vous, qui désormais fait que, face aux faibles, le plus fort soit toujours «le meilleur» sans aucune forme de procès. J’ai des ennuis de santé par le fait que lors de ma détention injustifiée à l’ex-DEMIAP, des éléments des renseignements militaires m’ont perfusé par deux fois sans mon consentement et en l’absence de mon médecin personnel, de mes avocats et des membres de ma famille. Pour les perfusions, ils ont utilisé des produits dont j’ignore ni la teneur, ni même l’origine, à la suite desquels je suis tombé malade», a dénoncé Franck Diongo.
Par ailleurs, il a invité le monde à savoir que s’il lui arrivait quelque chose de dramatique sur les plans sanitaire et sécuritaire, c’est Félix Tshisekedi qui en sera responsable. Pour Frank Diongo, le régime en place est un «régime de terreur, de prédation, de corruption et de répression qui arrive à la fin de son règne, car le peuple ne votera pas pour monsieur Félix Tshilombo en décembre de cette année». Il a estimé que le temps lui est compté en marge de la date fixée par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour la tenue de l’élection présidentielle «qui le rapproche davantage de la porte de sortie».
Franck Diongo a bénéficié samedi 15 juillet, de la liberté provisoire. Il a quitté la prison militaire de Ndolo pour sa résidence. Selon son parti, l'auditorat militaire avait estimé qu'il n'y a pas crainte pour sa fuite et qu'il peut à tout moment, répondre aux invitations qui lui seront lancées pour la suite de l'instruction pré-juridictionnelle de son dossier.
Interpellé le 20 juin par les renseignements militaires à Kinshasa avant d’être mis à la disposition de la justice militaire, le président du MLP avait passé 26 jours en détention provisoire dont six à Ndolo et 20 dans le cachot des renseignements militaires. L'opposant avait été transféré le 8 juillet, du cachot de l'état-major des renseignements militaires (Ex DEMIAP) à la prison militaire de Ndolo. Ce transfèrement était intervenu après une brève audition à l'auditorat général des FARDC. Il lui était reproché, notamment son implication dans une bagarre au quartier Gramalic à Kinshasa entre les groupes dits «Forces du Progrès et Mongo ».