En République Démocratique du Congo, les opposants au régime Tshisekedi semblent de plus en plus être malmenés à quelques mois de la tenue des élections générales. Marie-Ange Mushobekwa, n'échappe à la règle.
L'opposante dénonce les menaces téléphoniques dont elle est victime ces derniers jours de la part des numéros inconnus. Le premier entretien téléphonique dont l'ancienne ministre des Droits humains sous Joseph Kabila n'a pas voulu commenté, tournait autour d'une affaire d'armes.
La députée nationale récemment invalidée n'a pas souhaité publier l'entièreté des numéros en question. Via son twitter dimanche 09 juillet, Elle a toutefois alerté sur la nature d'un nouveau plan qui est en gestation contre sa personne.
«Alerte_appel_au secours ! Il y a quelques mois, j'avais reçu un appel WhatsApp d'un numéro +(27)***06, je n'avais pas décroché. Ensuite, la personne m'avait envoyé un message se faisant passer pour un Officier Supérieur militaire congolais en exil. Il me parlait d'une affaire d'armes... Je n'avais pas répondu, mais j'avais directement alerté mes proches politiques et bien sûr, ma famille proche. Tous m'avaient demandé de garder silence, mais de faire très attention. Il y a quelques jours, j'ai reçu un appel d'un numéro (+243)87****528. La personne m'a parlé en swahili, me parlant d'une certaine réunion bizarre que je ne connaissais et ne comprenais pas. J'ai directement raccroché. J'en ai parlé autour de moi, encore une fois de plus, on m'a demandé de me taire», révèle Marie-Ange Mushobekwa.
Se sentant victime de sa constance politique, Marie-Ange Mushobekwa cadre du Front Commun pour le Congo (FCC), n'hésite pas de pointer du doigt ses détracteurs politiques cherchant à la lier à la vente d'armes aux terroristes du M23 qui occupent plusieurs localités du Nord-Kivu depuis juin 2022.
« Cette matinée, il y a qlqs minutes, je viens de recevoir encore un appel du numéro +(243)85*** 617. Cette fois-ci, au bout du fil, quelqu'un me parlait en Kinyarwanda. J'ai raccroché aussitôt... J'ai compris le schéma, on veut me lier au M23. Meilleure raccourci actuel pour détruire un acteur politique. Ensuite, un autre numéro m'a de nouveau appelé. Cette fois-ci, dans un français approximatif me parlant des armes que je vendrais... Je suis fatiguée !», clame-t-elle.
Avant d'ajouter: «laissez-moi tranquille ! Qu'est-ce que vous me voulez finalement ? Vous m'avez arraché mon mandat électif de la manière que nous connaissons tous. Je vous ai laissé et tourné la page. Vous avez bloqué mes émoluments pendant une année en me faisant du chantage... Pour ma dignité, j'ai refusé de fléchir. Je vous les ai laissés et ne réclame plus rien. Depuis, je suis dans mon coin, vous observant poursuivre votre processus électoral auquel je ne participerai pas. Cela ne vous suffit pas ? Pourquoi cet acharnement sur ma petite personne qui n'a aucun poids politique ?».
L'ancienne journaliste prend «l'opinion publique à témoin». Elle ignore cependant, les raisons de ce qu'elle qualifie d'«acharnement politique» tendant à monter une histoire liée aux armes et à une supposée atteinte à la sûreté de l'État.
«Ils m'avaient promis la prison le 15 juin 2022 ! Je l'avais dénoncé en ce temps-là déjà.», rappelle Marie-Ange Mushobekwa.
Au nom de la sûreté de l'État, plusieurs opposants ont été déjà arrêté, notamment Salomon Kalonda proche de Moïse Katumbi et Franck Diongo soupçonnés de détenir illégalement des armes. Reste à savoir si Marie-Ange Mushobekwa sera la prochaine victime.