En République Démocratique du Congo, les élections générales sont prévues en décembre prochain. Cependant, les revendications de l'opposition semblent bien légitimes autour de ce processus qui requiert transparence et crédibilité. Toutefois, elles sont aussi de nature à repousser ce 4ème cycle électoral tant attendu par plus de 43 millions d'électeurs.
Les rencontres du président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) Denis Kadima avec les opposants très critiques depuis sa désignation, semblent baliser la voie du dialogue plutôt que la tenue des élections générales dans le délai constitutionnel.

Face à Denis Kadima envers qui ils n'ont jamais été tendres, Martin Fayulu, Delly Sessanga, Matata Ponyo et Adolphe Muzito ont fait preuve de bons élèves, en écoutant le numéro 1 de la centrale électorale tête baissée, mais leurs lèvres ne jurent que par «la revisitasion de la loi électorale, la recomposition de la CENIi, la recomposition de la Cour Constitutionnelle».
Mêmes revendications soulevées par l'ancien Premier ministre Adolphe Muzito, reçu lundi 03 juillet par Denis Kadima. Le président de Nouvel Elan, va un peu plus loin en dénichant d'autres points dans la crise électorale actuelle. Il s'agit d'après lui, du financement du processus électoral et du respect du délai constitutionnel.

Muzito affirme qu'à « ce stade la CENI a besoin de 500.000.000 USD pour parachever les opérations électorales et payer les arriérés. Le gouvernement vient de bénéficier d'un appui budgétaire 500.000.000 USD de la part des institutions de Breton Woods ».
Il suggère que cette somme soit mise à la disposition de la CENI au dépend des autres dépenses liées à la défense et la sécurité, ou encore la diviser par deux au profit d'une part, de la centrale électorale et l'autre, du soutien à l’effort de guerre.
«D'où la nécessité d'une concertation des parties prenantes pour lever l'une des options ci-haut», a insisté l'ancien locataire de la primature qui considère que ces hypothèses proposées «entraîneront un réaménagement technique du calendrier électoral de la CENI».
Les opposants sont conscients que leurs revendications qui portent notamment sur la revisitation de la loi électorale, la recomposition de la CENI et celle de la Cour Constitutionnelle, sont de nature à ramener le processus électoral à la case de départ. Ce que le pouvoir en place ne pourrait guère cautionner, après le passage en «force» avec les mises en place des animateurs de la CENI et ceux de la Haute Cour.
Par contre, les revendications de l’opposition, légitimes soient-elles, se présentent comme un alibi pour le régime Tshisekedi de reporter les élections, et non pour accepter un gouvernement d'union nationale, comme ce fut le cas avec l'ancien président Joseph Kabila en 2016, avec le gouvernement Badibanga et Tshibala issus de l'opposition d'alors.
Certaines indiscrétions évoquent un problème de financement dans le rang de l'opposition. Les opposants seraient financièrement asphyxiés, d'où la voie du dialogue conduira à un gouvernement d'union nationale qui leur permettra de se refaire une santé financière pour bien affronter les élections.