C'est ce lundi que s'ouvre la période de dépôt des candidatures pour les législatives en République Démocratique du Congo. Ce qui annonce la tenue des élections en décembre 2023. Selon la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), les scrutins auront bel et bien lieu à la date prévue dans leur calendrier électoral. Mais l'opposition se montre très critique contre le processus électoral en cours.
L'opposition est inquiète après la convocation du corps électoral dimanche 25 juin par la Commission Électorale Nationale Indépendante. Elle est préoccupée par les conditions d'organisation des élections, qui selon elle, pourraient amener le pays vers un chaos. Le président honoraire Joseph Kabila a appelé le week-end dernier, les cadres de sa plateforme politique Front Commun pour le Congo à boycotter le processus électoral en cours. De l'autre côté, Martin Fayulu n'est pas du tout prêt à participer aux prochains scrutins. Le candidat malheureux à la présidentielle en 2018 conditionne sa participation aux prochaines élections à la révision et audit du fichier électoral. Cette cacophonie de l'opposition fait réagir certains analystes politiques congolais.
« Après la menace de Fayulu de ne pas aligner des candidatures à tous les niveaux, il y a des lettres qui ont commencé à circuler, des cadres de l'Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé), le parti de Martin Fayulu, pour demander à Martin Fayulu de revenir sur sa décision. La menace de se retirer ou le boycott de Kabila jusqu’à présent n’est pas encore parvenu à rassembler l’opposition. Si un boycott réussit le pari de mobilisation politique pour que toutes les forces s’alignent sur ce schéma-là, ça peut faire bouger les lignes. Mais tant que ce sont encore des initiatives individuelles, c’est très difficile de voir la CENI reculer», estime Trésor Kibangula, analyste politique à Ebuteli, l'Institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence.
Critiquée par l’opposition et la société civile, la CENI se veut toutefois rassurante : « Nous sommes conscients que, pour certains, les élections peuvent effrayer. N’ayez pas peur, vos voix seront protégées. Mais avant cela, nous allons déjà traiter toutes les candidatures et tous les candidats de manière égale. J’aimerais rappeler que nous continuons à travailler avec intégrité et honnêteté. La CENI ne va pas s’ériger en grand électeur, c’est-à-dire l’élue des électeurs, mais plutôt, nous allons respecter scrupuleusement le choix des électeurs. La CENI n’est pas intransigeante, mais elle ne transige pas avec le délai constitutionnel et l’appel de la nation. C’est ainsi que j’annonce la tenue, dans les tous prochains jours, des rencontres avec des leaders politiques, particulièrement ceux de l’opposition », a déclaré Denis Kadima, le président de la CENI.
Les élections en RDC auront lieu le 20 décembre 2023 afin d'élire pour cinq ans les nouveaux dirigeants des institutions congolaises. Le président en place Félix Tshisekedi est éligible pour un second mandat.