Les expériences des élections passées semblent ne pas servir des leçons aux opposants congolais qui y vont toujours en ordre dispersé, en lieu et place de soutenir un candidat commun.
L'espoir de voir les opposants au régime Tshisekedi de trouver un consensus autour d'une candidature unique à la présidentielle de 2023, s'envole après que l'un de quatre leaders de l'opposition Martin Fayulu et son parti Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé) ont décidé de ne déposer aucune candidature à tous les niveaux des élections. Il les qualifie de “ parodie ” avec un fichier électoral ” non crédible ”
Cette déclaration de Martin Fayulu visiblement faite en cavalier solitaire démontre à suffisance l'absence d'une décision concertée au sein de l'opposition. Si les revendications des élections crédibles restent les mêmes, mais les stratégies pour affronter le camp Tshisekedi en décembre prochain se diffèrent, en témoigne le tweet d'un proche de Moïse Katumbi qui affirme au contraire que “ Ensemble et alliés présentera des listes à tous les niveaux ”.
« Aux tricheurs et aux fraudeurs, nous ne céderons rien ! Nous ne sommes pas naïfs. Nous les affronterons tête haute ! Ensemble et alliés présentera des listes à tous les niveaux. Jusqu’au bout nous lutterons pour des élections démocratiques, inclusives et nous vaincrons », a répliqué Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi.
Un chemin balisé pour Tshisekedi.
A l'hypothèse que Martin Fayulu ne soit candidat à la magistrature suprême, le camp Tshisekedi aura de quoi se réjouir, car les doutent planent sur la candidature de Moïse Katumbi au sujet de sa nationalité qui, depuis ce jour, n'a pas été tirée au clair. Ceci pourrait être à la base du rejet de sa candidature. Le Front Commun pour le Congo qui était le premier à boycotter le processus électoral, ne serait en mesure de soutenir Matata Ponyo car n'ayant pas d'électeurs. De plus, son propre parti LGD n'a toujours pas d'encrage dans tout le pays. Delly Sessanga lui, semble être le poids mouche dans le rang des opposants.
Un dialogue en vue ?
En refusant d'y participer, l'ancien candidat président de la République Martin Fayulu fait appel à la médiation du président congolais Denis Sassou Ngwesso afin que les revendications de l'opposition soient prises en compte. Ceci présage d'après certains observateurs du monde politique, un appel indirect au dialogue.
Que reste du meeting de l'opposition prévu le 24 juin?
Les premières fissures au sein de l'opposition se sont déjà dessinées alors que les opposants ont rendez-vous avec les Congolais le 24 juin prochain au terrain Sainte-Thérèse à Kinshasa. La divergence autour des stratégies adoptées dans les camps Fayulu et Katumbi jouerait en défaveur de l'opposition qui ne parle plus le même langage. Le meeting serait probablement reporté à une date ultérieure afin de permettre aux opposants d'harmoniser les vues, soit à l'absence totale de Martin Fayulu et de son parti.