Depuis le Canada où elle se trouve, Annie Chebeya, veuve de Floribert Chebeya arrive à Kinshasa pour, dit-elle accentuer la pression sur l'organisation d'un procès contre Joseph Kabila et John Numbi, commanditaires d'après elle, du meurtre de l'ancien directeur exécutif de La Voix des Sans Voix (VSV).
"Le dossier n'avance pas comme nous le souhaitons, parce qu'il y a des commanditaires qui sont encore libres. Nous demandons que la justice nous soit rendue, c'est-à-dire qu'on puisse nommer des généraux à même de juger John Numbi et son acolyte qui ne sont pas encore arrêtés", souhaite Annie Chebeya.
Elle a demandé à la justice de ne pas appliquer la politique de deux poids, deux mesures. Que tout le monde soit traité sur le même pieds d'égalité.
"Nous voulons que les exécutants soient condamnés, mais que les commanditaires soient condamnés aussi", souhaite Annie Chebeya.
Annie Chebeya n'a pas manqué de saluer le mandat d'arrêt international émis contre John Numbi, officier supérieur en cavale et les détentions du général Djadidja, du major Kenga Kenga Christian et du sous-commissaire principal Jacques Mugabo. Pour la veuve Cheveya, cet acte ne rassure pas du tout.
"Cela nous rassure, mais pas à 100% parce qu'il faut un suivi et c'est ça le problème", déploré-t-elle.
Annie Chebeya a accusé l'État congolais de mauvaise foi partant de deux arrêts (2015-2022) qui l'ont condamné à indemniser les parties civiles dans le procès de l'assassinat de Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana. Le verdict a été déjà rendu, mais l'indemnisation traîne toujours.
"Nous faisons preuve de patience, mais notre souffrance, notre traumatisme et notre douleur demeurent", a-t-elle déclaré à la fin.
Militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya a créé à la fin des années 1980, une organisation non gouvernementale dénommée La Voix des Sans Voix.
Assassiné, son corps a été retrouvé le 02 juin 2010 vers Mitendi, dans la périphérie de Kinshasa.
Serge Awene