Le député national André-Claudel Lubaya a encore réagi ce lundi 17 juillet sur les enquêtes «indépendantes» annoncées avec prompt par le gouvernement aux fins d'élucider les circonstances de l'assassinat de l'ancien ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement.
Cinq jours après cet acte ignoble aux yeux de tous, l'élu du Kasaï Central constate qu'«aucune commission d'enquête n'ait été formellement constituée. Aucune mesure conservatoire sur le plan administratif prise à l'encontre de ceux, qui par leurs positions, ont la charge de veiller sur notre sécurité. Aucun médecin légiste n'ait encore été désigné».
Les germes de doute semblent s'installer dans l'opinion tant congolaise qu’internationale, quant à la rigueur et l'impartialité dans la mise en œuvre de la réaction du gouvernement Sama Lukonde qui en levant de bonnes options, serait en rupture « avec les pratiques de procrastination bien connues de tous, qui consistent à reporter jusqu'à l'oubli et à miser sur l'incrédulité éventuelle des Congolais de moins en moins exigeants et tirer ainsi d'affaire les coupables présumés».
Devant cette évidence qui accable les institutions du pays, André-Claudel Lubaya invite le chef de l'Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à assumer sa responsabilité politique de garant constitutionnel et de fonctionnement harmonieux de toutes les institutions de la République Démocratique du Congo. Ainsi, pour garantir la sérénité des enquêtes annoncées, cet ancien cadre du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), préconise des mesures conservatoires qui relèvent d'une exigence morale, y égard à la gravité de la situation.
«Il lui revient de prendre ses responsabilités et d'agir avec fermeté et célérité pour rassurer. L'opinion attend de grandes annonces allant dans le sens de la démission à la suspension de toutes les personnes impliquées ou soupçonnées de manière directe et indirecte dans la chaîne de commandement tant politique, judiciaire ainsi que sécuritaire ayant conduit par l'action, par omission ou par négligence à l'assassinat de Chérubin Okende.», a-t-il appuyé.
De plus, André-Claudel Lubaya met l'Exécutif national devant ses responsabilités en estimant que «rien n'autorise le gouvernement à y déroger. Il est astreint pour ce faire, au devoir constitutionnel d'exemplarité en vue de créer les conditions d'impartialité». Ceci permettra, a-t-il expliqué, de rendre l'enquête plausible «sans cela, l'Exécutif national va sans cesse continuer à perdre sa crédibilité».
La responsabilité politique insinuée par Claudel Lubaya est bien loin d'être celle évoquée par l'opposition. Le président d’Ensemble pour la République et candidat présidentiable Moïse Katumbi avait évoqué depuis Abidjan en Côte d'Ivoire un «assassinat politique» à mettre à l'actif du régime Tshisekedi.