S’exprimant ce lundi 27 février 2023 à Genève à la tribune du conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, le président congolais Félix Tshisekedi a affirmé avoir mis fin à la restriction de l’espace civique en République Démocratique du Congo et amélioré la situation des droits de l’homme. Dans une communication faite sur sa page Facebook le même lundi, le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) estime que Félix Tshisekedi a menti et les quatre réformes qu’il affirme avoir initiées depuis 2019 n’ont jamais été mises en œuvre en RDC.
" Félix Tshisekedi dit avoir fermé les lieux de détention illégaux et secrets au pays. C’est totalement faux car les cachots de l’ANR et des camps militaires sont encore en activité dans plusieurs villes du pays. Le 10 et 20 Février 2023, nos camarades de Butembo ont été détenus au cachot de l’ANR et dans le camp militaire de Rughenda pour avoir pacifiquement manifesté contre les coupures d’électricité. Tshisekedi affirme que les manifestations pacifiques ne sont plus réprimées en République Democratique du Congo. Pourtant, trois militants de la LUCHA ont été tués depuis son accession au pouvoir au cours des manifestations pacifiques à Béni. Par ailleurs, nos manifestations pacifiques sont systématiquement réprimées, surtout dans les provinces sous état de siège ", a dénoncé cette organisation sur ce réseau social.
La LUCHA a ajouté que "Félix Tshisekedi affirme qu’il n’y a aucun détenu d’opinion en RDC. Mensonge encore une fois. Notre camarade Mwamisyo Ndungo est en prison à Goma depuis 11 mois et condamné à 5 ans pour avoir dénoncer l’inefficacité de l’état de siège. Il en est de même de notre camarade Elias Rwashama Bizimungu qui a été arrêté à Rutshuru le 26 septembre 2022 et détenu à Goma pour avoir appelé les FARDC à reprendre les opérations militaires contre le M23 ".
Parlant du climat politique, ce mouvement citoyen a affirmé que les actes d’intolérance à l’endroit des opposants sont courants et largement impunis en RDC.
" Il est vrai que certains exilés sont rentrés au pays. Néanmoins, les actes d’intolérance politique à l’endroit des opposants sont courants et largement impunis. Très récemment, le cortège de l’opposant Salomon Idi a été attaqué par des militants du parti au pouvoir à Kindu, faisant au moins 1 mort et une vingtaine des blessés. Les auteurs de cette attaque restent impunis bien qu’ils sont bien connus", a fait savoir la LUCHA.
Contrairement à ce que Félix Tshisekedi a affirmé à Genève, la LUCHA a estimé que la situation des droits de l’homme en RDC est dramatique, encore plus dans les provinces sous état de siège. Pire encore, les auteurs de violations des droits de l’homme bénéficient souvent d’une impunité totale.
