Cité dans le trafic d'espèces sauvages par le département d'Etat américain, le directeur-coordonnateur de l’Organe de Gestion CITES et conseiller juridique à l'Institut Congolais pour la Conservation de la nature (ICCN), fait la lumière sur les faits lui reprochés.
Dans un communiqué publié samedi 19 août, le professeur Augustin Ngumbi s'interroge sur la date des «faits allégués par le Département d’Etat des Etats-Unis... Combien de gorilles, Quel type de gorilles, Combien de chimpanzés ? Quel type de chimpanzés ? Combien d’okapis ont été transférés illégalement de la RDC vers la Chine ? Auprès de quelle personne ou organisation ? Qui a vu ces espèces sortir de la RDC vers la Chine ? Existe-t-il des images disponibles ? Qui a signé les permis d’exportation et d’importation de ces espèces ? Quel est le montant de pots-de-vin qui a été versé à chacun ? Quel est le nom du corrupteur ?...».
Le directeur-coordonnateur de l’Organe de Gestion CITES défie le réseau mondial de conservation ex situ des okapis (Okapi Conservation Project) de retracer un seul okapi parti de la RDC vers la Chine, tel que le département d'Etat américain l'a affirmé dans son communiqué du 16 août dernier.
Si les affirmations du département d'Etat américain s'avéraient vraies, le GRASP (Great Apes Survival Partnership) aurait rendu public un rapport indiquant un transfert effectif des gorilles et des chimpanzés de la RDC vers la Chine. Ce qui n'est pas le cas.
Le professeur Augustin Ngumbi conclut que le Département d’Etat américain a été induit en erreur et a été mal informé par ses sources alimentées, notamment par «certaines organisations non-gouvernementales et forces obscures animées par l’intention de nuire à la réputation d’un digne fils de la République Démocratique du Congo», a-t-il dénoncé.
En poste depuis août 2017, Augustin Ngumbi affirme n'avoir jamais abusé de son poste officiel pour favoriser le trafic de chimpanzés, de gorilles, d’okapis et d’autres espèces sauvages protégées de la RDC, principalement vers la République Populaire de Chine, en échange de pots-de-vin, contrairement aux affirmations du Département d'Etat américain.
Pour le professeur Augustin Ngumbi, les sanctions prises par le Département d’Etat des Etats-Unis, sont arbitraires, car dit-il, personne n’a jamais été entendue même une seule fois, par les autorités américaines en RDC ou ailleurs pour s’expliquer au préalable au sujet des faits lui reprochés.
Il dénonce cependant, une atteinte grave aux droits fondamentaux universels, notamment le droit à la présomption d’innocence, le droit à la dignité humaine et le droit à l’honneur garantis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et le Pacte relatif aux droits civils et politiques, nécessitant réparation.