Le conflit de terre opposant l'Institut Technique Industriel de la Gombe (ITI/Gombe) et l'Institut Supérieur Pédagogique Technique (ISPT/Kin), fait couler encre et salive, voire même sang et mort d'homme. La cohabitation tourne ce jour à la désolation entre ces deux institutions qui dépendent respectivement de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) et de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU).
Ainsi, au cours d'un point de presse organisée ce jeudi 13 juin à Kinshasa, le préfet des études de l'ITI Gombe a tenu à éclaircir les zones d'ombre autour de ce conflit avec plan masse de son institution à l'appui.
Fort de l'historique de ce patrimoine, Jérôme Kalambu Luboya a dénoncé la spoliation violente du patrimoine immobilier de l'ITI Gombe par l'ISPT Kin. Il y érige présentement, un mur de séparation alors que l'espace qu’il occupe lui a été cédé provisoirement en 1976.
«Aussitôt installé provisoirement à l'ITI/Gombe, l'ISPT avec ses nouveaux dirigeants éprouvent le besoin de son expansion et s'engagent dans la prédation du reste du patrimoine de l'ITI/Gombe, en se servant d'une force dite dynamique des étudiants. Pour encourager ce fuste dessein, chaque étudiant qui arrivait à s'approprier de force une chambre était directement logé par l'ISPT.», a-t-il expliqué devant une assistance composée, notamment d’élèves et du personnel administratif.

Hormis la construction des bâtiments, ce mur s'apparente à la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Les anciennes autorités académiques de l'ISTP et celles actuellement en fonction depuis 1 mois, font preuve de rébellion.

Plus de 4 décennies après sa création, l'ISPT/Kin n'a toujours pas ses propres bâtiment hors de l'enceinte de l'ITI/Gombe où il est sous logé, sans verser le moindre petit sou.
Empiétant même la décision prise en 2010 par l'ancien ministre de l'Enseignement Supérieur, selon laquelle «toutes les institutions supérieures sans bâtiments devraient quitter dans un délai de 3 ans». Face à cette évidence, les autorités de l'ITI/Gombe soupçonnent une main noire et exigent sans embages, la délocalisation de l'ISPT/Kin.
«Comme vous l'avez constaté, l'ITI Gombe est victime dans ses propres installations de l'érection d'un prédateur qui met un mur pour ravir à l'ITI Gombe son patrimoine acquis depuis 1952. Alors que son ordonnance de sa création date de 81, l'ISPT avec son nouveau dirigeant qui vient à peine de faire un mois qu'il ne maîtrise pas bien les éléments, ni des limites, ni de fonctionnements est en train d'abuser semant l'insécurité, la désolation, le pillage en utilisant des étudiants. Alors que nous étions dans la salle pour la conférence, je vous informe que les étudiants étaient en train de matraquer les agents de l'imprimerie chargés de la correction des examens d'État qui sont bloqués pour des raisons de sécurité. Nous demandons donc aux autorités de la République, à notre ministre de tutelle, son excellence Tony Mwaba... Ce que nous attendons de vous, arracher de votre collègue de l'urbanisme parce que c'est mur est érigé sans autorisation de bâtir, sans raison ni quelconque motif. Détruisez ce mur-là.», a déclaré Félicien Mangwala, chargé du social à l'ITI Gombe.
Il lance par la suite, un cri de cœur envers Félix Tshisekedi : «Monsieur le chef de l'Etat, nous sommes en période pré-électorale, nous vos électeurs nous lançons le message. Vous nous laissez en insécurité. L'ITI Gombe va perdre ses références et la technique, c'est nous. Nous le disons ici…Que cette institution soit délocalisée. Nous dénonçons aussi la présence de la garde républicaine que vous avez vu dans notre site entre 22h et minuit en train de matraquer une pauvre femme d'un enseignant.»
A défaut de la délocalisation, l'administration de l’ITI/Gombe souhaite un compromis à l'amiable entre le ministre de l'EPST et son homologue de l'ESU, tutelles de deux Institutions en conflit.
Bref rappel historique: en 1976, les membres de la coopération belge œuvrant à l'ITI/Gombe dont monsieur Albert Delcaux alors directeur des études, avaient initié le projet de créer une école supérieure technique dans le but de combler la carence des professeurs qualifiés pour les cours spécifiques de l'enseignement technique. L'ITI Gombe sera choisi provisoirement pour accueillir l'école supérieure technique dénommée l'Institut Supérieur Pédagogique et Technique.