13 ans après la construction de l’avenue de la Démocratie ex-Huileries dans le cadre du programme de 5 chantiers, force est de constater que le célèbre rond-point des Huileries n’a jamais été aménagé par l’entreprise ayant gagné le marché. La question que nombre d’observateurs se posent est de savoir ce qui s'est réellement passé. Sud Express International a cherché depuis des semaines à comprendre ce fait, dont chacun de nous déplore, face à l’anarchie qui s’est installée depuis plus de 12 ans au niveau de cet endroit à dense circulation, qui ne dort presque jamais.
Selon les informations recueillies, l’instruction du gouverneur Gentiny Ngobila à l’OVD pour l‘aménagement de ce rond-point concernait les axes routiers et non le rond-point lui-même. La preuve : l’OVD n’avait amorcé que les travaux de curage des caniveaux et évacuation des eaux qui stagnaient sur la chaussée. Et puis plus rien.
Aucun autre signe des travaux n'a été aperçu dans le sens de la réhabilitation de ce rond-point très fréquenté par la population kinoise. Et pourtant, révèlent certaines sources, ce lieu devrait abriter un parc aménagé comme le jardin de la place des évolués aux abords de l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe (ISP).
Nos recherches ont démontré également que le rond-point des Huileries a été inclus dans le programme de la réhabilitation des ronds-points de la ville de Kinshasa par le gouvernement provincial. Le gouverneur de la ville Gentiny Ngobila l'avait lui-même confirmé. A ce jour, la question que l’on se pose est celle de savoir si le programme des travaux du rond-point des Huileries est carrément annulé, face au désordre indescriptible dans cet espace d’autant plus que les travaux de d'élargissement et d’asphaltage étaient terminés il y a plus d’une dizaine d’années.
Qu’est-ce qui justifie la non réhabilitation de ce rond-point? Le financement n’avait-il pas suivi ? Tous les services techniques de la ville de Kinshasa refusent de répondre à la préoccupation légitime des kinois.
Pour la population de la ville de Kinshasa, 13 ans après, on ne cesse pas de s’interroger sur l’état actuel du rond-point des Huileries, un lieu pratiquement abandonné et même oublié par les services urbains. Conséquence : cet espace considéré dans le passé comme l’un des endroits les plus beaux et les propres de la capitale congolaise, est devenu un parking des véhicules et des motos à destination de Barumbu, Kintambo, Bandalungwa, Selembao, Bumbu, Lemba, Masina, etc.
En plus de ce désordre indescriptible sous la barbe de tous, un marché pirate est né. Plusieurs tables de petits commerces dits « ligablos » et des magasins sont érigés et se prolongent le long de l'avenue Nyangwe où sont exposées des friperies. Au même endroit, on retrouve aussi les vendeurs des appareils téléphoniques. Ils font leurs affaires au centre du rond-point aux côtés des vendeuses de bananes, d'arachides, de maïs braisés, de chaussures et autres marchandises étalées à même le sol.
Interrogé ; Charles Luzaba vendeur des crédits explique : «Je ne cesse de m’interroger sur le sort réservé à ce rond-point, qui est devenu un lieu pratiquement abandonné et même oublié du gouverneur. Aujourd’hui, cet endroit est devenu non seulement un parking des véhicules, mais aussi un marché. On nous avait juste informé qu'il y aura des travaux d'assainissement qui seront faits mais nous ne voyons rien sur le terrain. La situation évolue de mal en pis et si rien n'est fait, nous n'aurons que nos yeux pour pleurer », raconte-t-il.
Les organisations non gouvernementales de la capitale notamment celles en charge de l’assainissement invitent les autorités urbaines à réhabiliter cet espace comme la place du 30 juin à la gare centrale dans la commune de la Gombe.
Aujourd’hui quand il pleut, le coin est rapidement inondé et ne permet pas la libre circulation des personnes et de véhicules.
Madame Valérie est vendeuse des fruits et raconte son calvaire pendant la pluie: «J'ai commencé à vendre mes produits ici ça fait quelques temps et lorsqu'il pleut, l'endroit devient tellement sale et nous sommes obligés d'étaler nos marchandises dans ces conditions. Je ne sais pas mais on doit réaménager ce rond-point ».
Pour l’Office de Voirie et Drainage, la détérioration de cet espace est principalement due à l’obstruction des canalisations d’eau causée par la population.