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A Pakadjuma il n’y a pas que les prostituées, même les entrepreneures

A Pakadjuma il n’y a pas que les prostituées, même les entrepreneures
Le quartier Pakadjuma à Kinshasa
Le quartier Pakadjuma à Kinshasa
Société/
Par Julien

Pakadjuma est un bidonville réputé comme un haut-lieu de prostitution à Kingabwa dans la municipalité de Limete à Kinshasa. Dans cette partie de la capitale congolaise, la majorité des femmes sont des professionnelles de sexe ou proxénètes pour la survie quotidienne de leurs familles. Un travail dont les risques sont élevés. Témoignages.

Le taux de chômage est élevé chez les femmes dans la population active, 4.7% (Estimations Banque Mondiales 2021) et chez les jeunes âgées de 15 à 24 ans, le taux est de 8% selon toujours la Banque Mondiale (Estimations 2020). La plupart des femmes de Pakadjuma s’adonnent au commerce du sexe. Ce dernier présente de nombreux dangers physiques que sécuritaires mais elles doivent assurer leur survie. 

Certaines ont fait face à de bandits comme le raconte une professionnelle de sexe rencontrée dans ce coin: " Parfois nous croisons des kulunas (bandits urbains munis le plus souvent des machettes ou autres armes blanches) qui couchent avec nous sans payer un rond. Si vous osez réclamer, ils vous tabassent et prennent le large", a-t-elle dévoilé.

Certaines sont violées, abusées, tabassées par des hommes violents mais sont obligées de continuer. Pour d’autres certains de leurs clients refusent de se protéger avec un préservatif avec risque de propager les maladies sexuellement transmissibles dont le VIH.

Dans ce milieu où la vie est misérable, les professionnelles de sexe travaillent pour gagner de modiques sommes car les tarifs sont bas. Elles gagnent entre 0.5 USD et 3 USD.

Le monde des entrepreneures

Dans la capitale congolaise Kinshasa, Pakadjuma renvoie sans discuter à la prostitution. Un cliché qui gâche complètement celui des entrepreneures ou des femmes mariées qui y résident. Deux habitantes ont témoigné dans le même sens en affirmant ceci: " Nous ne sommes pas toutes des putes il y a des femmes mariées ici et des entrepreneures. Avec le peu d'argent que gagnent nos maris, nous investissons dans le commerce de la braise et du pain ", apprend-t-on.

Le quartier Pakadjuma à Kinshasa

Quant à la question liée à l'abolition de la prostitution en RDC, les Kinois sont complètement d'accord que ce métier soit supprimé dans la société congolaise car selon eux, c'est un travail dévalorisant.

Par ailleurs, les professionnelles de sexe de Pakadjuma évoquent les raisons de pauvreté comme étant à la base de leur prostitution. Elles promettent cependant de jeter l'éponge si elles trouvent un conjoint marital ou un appui financier du gouvernement congolais : " C'est un métier sale, nous le pratiquons faute de moyens pour survivre. Toutefois si nous trouvons des conjoints qui nous sortiront de ce calvaire ou un autre boulot nous allons tout de suite abandonner ce sale boulot ", déclarent certaines d'entre elles. 

La RDC est un pays pauvre très endetté. Le social n' y est pas bien organisé. Le partage des richesses est largement inégal. Les jeunes qui terminent les études se retrouvent directement au chômage. Les entreprises et services de l'Etat qui emploient plus de monde enregistrent un pléthore d'agents. La corruption gangrène le pays. L'avènement de Tshisekedi au pouvoir en 2018 avait suscité une lueur d'espoir. Près de quatre ans après, avec les crises de la pandémie Covid-19 et maintenant la guerre en Ukraine, tout repart à tâtons.

                       Hortense Kanvu


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