L'éducation en RDC a longtemps fait preuve de discrimination au sein des familles. Les garçons étaient scolarisés au détriment des femmes dont les tâches ménagères et champêtres leur étaient exclusivement réservées. De nombreux stéréotypes ancrés dans une société masculinisée. Peu à peu la tendance s'inverse, surtout dans les grandes villes de la RDC. De nombreuses jeunes filles sont scolarisées, dans les familles à l'instar des écoles, tout est fait pour éliminer ce distinguo qui existait entre garçon et fille. La lutte sera longue.
Conscientes du décalage inacceptable entre les stéréotypes qui continuent à s'appliquer à l'image de femmes et la pluralité de leurs rôles familial et social, de leurs activités et aspirations, plusieurs familles de la capitale congolaise se sont résolues à lutter contre la discrimination faite à la femme. Des parents affirment inculquee à leurs enfants une éducation d'égalité dès leur jeune âge dans le but de construire un avenir éducationnel fondé sur les droits humains qui constituent un investissement meilleur et plus approprié pour garantir la protection des enfants et leur développement cognitif au sein de la société.
Interrogée, Marise Ekalakala une mère de quatre enfants qui réside dans la commune de Lingwala, renseigne qu'elle ne fait preuve d'aucune discrimination dans l'éducation de ses enfants : " chez moi tous les enfants ont les mêmes droits. Dans leur fratrie, je régule les disputes selon le critère de l'âge en leur montrant que le respect est réciproque malgré la différence sexuelle. Cependant, je suis contre toutes formes de discrimination basées sur le genre sous prétexte que ces sont les garçons qui garantissent le meilleur avenir de leur famille alors que la plupart des kuluna transférés à Kanyama Kasese sont en majorité des hommes ", argumente-t-elle.
De son côté, Tyty Mukuna une habitante de la commune de Kalamu estime que les parents devraient plutôt investir dans l'éducation des jeunes filles pour assurer l'avenir de la famille : " les filles sont indispensables pour la survie de la famille contrairement aux garçons qui oublient leurs parents une fois mariés, leurs biens assurent le bien-être de leurs belles-familles mais les filles soutiennent toujours leurs parents même quand elles se marient ", commente cette dame.
Cependant, en milieu scolaire, Augustin Tumba Nzuji, secrétaire général de la Fédération Nationale des Enseignants et Educateurs Sociaux du Congo indique que toutes les batteries ont été mises en marche par le gouvernement du pays pour éradiquer tous les stéréotypes liés au genre dans tous les établissements scolaires : " La lutte contre la discrimination dont sont victimes les femmes est une question transversale que l'on peut retrouver dans tous les cours. Pour illustrer en Français par exemple, les phrases telles que " papa va au travail et maman reste à la maison pour faire les travaux ménagers" n'existent plus dans les manuels scolaires, tous les stéréotypes sont bannis du système éducatif congolais ", renseigne-t-il.
Et les écolières qui ont compris l'importance de cette lutte, sont déterminées à donner du potentiel pour se démarquer dans leurs écoles. C'est le cas de Jessimiel Lokadi, Une élève du complexe scolaire Madame Le Sévigné: " J'ai droit à l'éducation et à tout ce que l'homme peut faire et à l'école je dis très souvent à mes copines de ne pas se laisser faire parce que nos collègues garçons se moquent souvent de nous disant que nous leur sommes inférieures. Je leur dis en face que leur orgueil n'a pas de sens parce que dans notre école les filles sont majoritaires parmi les lauréats ".
Le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance renseigne qu'au pays de Lumumba la moitié des filles âgées de 5 à 17 ans ne vont pas à l'école. Une réalité qui affecte négativement la promotion du capital humain du pays selon cette organisation onusienne qui est déterminée à surmonter tous les obstacles dans l'éducation des jeunes filles. D'après l'UNICEF, plusieurs facteurs limitent la scolarisation des filles entre autres les mariages précoces, les grossesses indésirables chez les adolescentes, la pauvreté, les abus sexuels et le rôle des filles dans le ménage.
Hortence Kanvu