Alors qu'un agenda clair sur le retrait “graduel” de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo (MONUSCO) tarde à être défini, le gouvernement congolais veut appuyer sur l'accélérateur. Sur les ondes de Radio France Internationale (RFI) ce mardi 12 septembre, le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula a laissé entendre qu'à «la fin de cette année, il faut que le retrait de la MONUSCO commence".
Bien que souhaité de part et d'autre, ce retrait peine à prendre corps, car les motivations divergent. La MONUSCO conditionne son départ par la montée en puissance des FARDC, tandis que le gouvernement congolais veut obtenir de la mission onusienne un appui logistique pour des élections qui pointent à l'horizon.
Le chef de la diplomatie congolaise a peint un tableau sombre de la présence de la MONUSCO en RDC. Christophe Lutundula a fait remarqué que «la tension ne baisse pas particulièrement au Nord-Kivu, et dans l'entre temps, le nombre de Congolais qui sont soumis aux déplacements forcés est aujourd'hui vers 4 millions».
Christophe Lutundula constate comme la plupart des Congolais qui parfois payent de leur sang pour exiger le départ des casques bleus que, la situation sécuritaire ne fait que se dégrader dans les zones où la MONUSCO est présente depuis plus de 25 ans.
«Je n'ai pas besoin des démonstrations particulières. Il y a Kishishe, il y a d'autres localités du Nord-Kivu qui ont connu des massacres qui auront porté l'horreur à son comble alors que la MONUSCO est là (...) La MONUSCO depuis 25 ans a démontré ses limites de fond et de forme. Et donc nous estimons que comme nous l'avons dit l'année dernière, il faut absolument accélérer le retrait ce qui ne signifie pas le précipiter. Il faut pas retarder le retrait au grand détriment du peuple congolais. Je dois souligné qu'il ne s'agit pas d'une rupture avec les Nations Unies qui est un partenaire (...) », a-t-il déclaré.
Le chef de la diplomatie congolaise prie l'état-major des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et le commandement de la MONUSCO d'élaborer un agenda précis de retrait “consensuel”. Lutundula demande à la force onusienne d'entrée en discussion avec le gouvernement pour définir un agenda beaucoup plus détaillé et précis.
Christophe Lutundula a rassuré que la MONUSCO ne partira pas avant le 20 décembre, date à laquelle les Congolais iront aux urnes. Il a balayé les accusations de l'opposition selon lesquelles, sa présence gênerait le pouvoir.
Plus de deux décennies sur le sol congolais, les forces onusiennes n'ont pas pû rétablir la paix, contrairement à sa mission. Lassées par des tueries à répétition, les autorités et la population congolaises veulent reprendre leur destin en main.