Les voix continuent de s'élever pour dénoncer le massacre des civils le 30 août dernier dans la ville de Goma au Nord-Kivu par les forces armées de la RDC. La dernière en date est celle du cardinal Fridolin Ambongo le samedi 9 septembre, à l'occasion de l'ordination de deux nouveaux évêques auxiliaires de Kinshasa à l'esplanade du Palais du Peuple. En présence du monseigneur de Goma, le Cardinal Ambongo se questionne sur l'utilité de la Monusco et des forces de l'EAC dans l'Est de la RDC.

« Une question taraude les esprits des Congolais et exige des réponses claires, c'est la question de l'utilité de la Monusco, des forces de l'EAC qui sont aujourd'hui dans l'Est de la RDC. A quoi servent ces forces dès lors que pour leur sécurité on doit massacrer les civils », a-t-il déclaré dans son homélie

Le cardinal Fridolin Ambongo encourage le président de la République et le gouvernement à poursuivre des enquêtes afin que les responsabilités soient établies, car il estime que l'ordre de tirer sur les civils est venu de quelque part.

« Du côté de notre armée, qui a donné l'ordre de tirer sur une population civile sans défense? Et nous partons du principe qu'une armée est un corps organisé et un corps organisé n'agit pas dans les désordres. J'encourage le chef de l'Etat ainsi que l'ensemble du gouvernement à poursuivre et à mener jusqu'au bout les efforts pour faire toute la lumière sur cette tragédie et de sanctionner les coupables de ce drame incompréhensible», a-t-il poursuivi.

Le bilan de la répression de la manifestation contre la Monusco et la force régionale de l'EAC organisée par la secte mystico-religieuse Wazalendo est de 51 morts, de nombreux blessés et de biens volés.