De la marche de l'opposition du 20 mai dernier jusqu'à l'assassinat de Chérubin Okende, les tristes épisodes des répressions contre les opposants au régime Tshisekedi, sont retracés par l'ONG Human Rigth Watch dans son rapport publié ce mardi 22 août 2023.
A l'approche des élections, plusieurs organisations non gouvernementales ont les yeux braqués sur la République Démocratique du Congo, un pays où la démocratie peine à s'installer 63 ans après son accession à l'indépendance. Les répressions violentes, les arrestations arbitraires contre les opposants politiques, inquiètent sérieusement Human Rigth Watch (HRW).
«La récente vague d’arrestations et de restrictions des libertés fondamentales par les autorités congolaises vise les candidats à l’élection présidentielle issus de l’opposition et leurs dirigeants», a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal de Human Rights Watch sur la RD Congo.
Cette ONG pointe du doigt le président de la République qui en phase de briguer un second mandat, «n'a montré que peu d'intérêt à ce que les partis politiques puissent opérer librement». Elle se réfère aux menaces de Tshisekedi de s'attaquer «sans hésitation, sans remords à tout Congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité de notre pays...Peu importe ce qu’on en dira : violations des droits de l’homme, privation de libertés…».
Difficile d'établir les liens entre ces menaces et l'arrestation de Salomon Kalonda proche collaborateur de l'opposant Katumbi, soupçonné par les services des renseignements d'être de mèche avec le M23 «pour renverser le pouvoir en place en République démocratique du Congo par tous les moyens ».
A ce sujet, Human Rigth Watch est inquiet quant aux efforts politiquement motivés pour intimider l’opposition politique. Des sources onusiennes et diplomatiques ont déclaré à Human Rights Watch qu’elles craignaient que l’arrestation de Kalonda ne réponde à des fins politiques. De plus, l'arrestation de l'opposant Franck Diongo n'a pas laissé indifférent cette ONG de défense des droits humains.
Les répressions récurrentes des manifestations publiques suscitent des inquiétudes quant à l'aboutissement heureux du processus électoral. Pas un bon signe pour Human Rigths Watch. Cette ONG exhorte vivement le gouvernement à veiller à ce que ses forces de sécurité ne violent pas les libertés fondamentales nécessaires à la tenue d’élections libres et équitables, notamment les droits à la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique et de mouvement.
Elle souligne la nécessité pour les autorités de pouvoir enquêter et prendre les mesures adéquates à l’encontre des responsables gouvernementaux qui violent ces droits, quel que soit leurs postes ou leurs rangs.