Le doctorant Julien Paluku et chercheur à l'Université de Kinshasa donne sa contribution aux travaux de la table ronde sur l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Avec son œil de chercheur, il a puisé dans sa longue expérience dans l'administration du territoire pour mettre sur table les éléments qui pourront être exploités et enrichir les débats.
Maintenant que les résultats escomptés n’ont pas été atteints et que, par ailleurs, la menace sur l’intégrité territoriale de la RDC, reste réelle, Julien Paluku propose ce mercredi 16 août au gouvernement congolais de se projeter dans une nouvelle tentative qui lie à la fois actions diplomatiques, politiques et militaires.
Au niveau diplomatique et politique, il suggère de poursuivre les processus de Nairobi et de Luanda, car selon lui, un pays ne peut se développer en vase clos. Dans cette optique, il estime qu’il est nécessaire de mettre des moyens financiers dans le Programme National du Desarmement, Demobilisation, Relevement Communautaire et Stabilisation (PDDRCS), au lieu de se limiter aux déclarations d’intention.
Au niveau militaro-politique, pour l’actuel ministre de l’Industrie, il faut simplement mettre fin à l’état de siège et permettre le retour des civils à tous les niveaux de l’administration territoriale, surtout qu'outre les autorités élues au niveau provincial, «Il y a de nouvelles autorités nommées à la tête des villes, des territoires et des communes qui constituent des maillons importants dans l’accompagnement de l’action militaire. Un militaire ou un policier ne peut continuellement diriger une entité administrative surtout que la constitution et les lois stipulent qu’ils sont soumis à l’autorité civile. Si eux-mêmes exécutent le pouvoir civil, à quelle autorité civile seront-ils alors soumis ?», s’est interrogé Julien Paluku.
Par ailleurs, la persistance des menaces sur l’intégrité du territoire, appelle des mesures particulières autres que l’état de siège. Julien Paluku invite le gouvernement congolais à créer un état-major avancé à Beni comme point central pour gérer les opérations en Ituri et au Nord-Kivu. Il propose en conséquence, le rallonge de l’aéroport de Beni jusqu’à 2.500 mètres. Les travaux y afférents peuvent être achevés en trois mois selon des études récentes.