C'est ce mercredi 16 août que seront tirées les conclusions de la table ronde sur l'évaluation de l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Durant trois jours les participants à ces assises ont discuté sur trois axes essentiels. Il s'agit notamment du maintien de l'état de siège, sa levée ou sa requalification.
Trois commissions ont été formées pour que chacune présente ses arguments sur la décision à prendre sur cette mesure exceptionnelle.
A son deuxième jour mardi 14 août, certains membres de la commission maintien de l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu, ont claqué la porte. Ils sont revenus quelque temps après pour rejoindre la commission sur la levée de l'état de siège.
D'après l'un des notables de l'Est de la RDC, le ministre de l'industrie Julien Paluku l'instauration de l'état de siège à occasionné le retour actif des groupes armés, notamment le M23.
«C'est pendant l'état de siège qu'il s’observe la prolifération des groupes armés en Ituri et au Nord-Kivu au point d'en dénombrer maintenant plus de 200. C'est avec l'état de siège que le M23 a refait surface en juin 2022 avec la prise de la cité stratégique de Bunagana le 13 juin 2022, soit 13 mois et 10 jours après l'instauration de cette mesure exceptionnelle.C'est pendant l'état de siège que les territoires de Rutshuru et de Masisi sont occupés dans leur majeure partie par le M23, avec le massacre historique de Kishishe entre le 29 novembre et le 1er décembre 2022, précédé et suivi par d'autres massacres à Ntamugenga, Tongo, Kitchanga..., en territoire de Rutshuru, dont le bilan dépasse 1.000 morts» a-t-il déclaré
L'état de siège n'a pas seulement dégradé la situation sécuritaire, il a également causé beaucoup de conflits fonciers et a impacté le secteur Gina.
«C'est pendant l'état de siège que l’on assiste à la flambée des conflits fonciers, suscitant ainsi de réflexe d'autodéfense de part et d'autre. Des cimetières sont profanés, des concessions en bâtiments publics sont spoliés à grande échelle.Néanmoins, c'est aussi pendant l'état de siège que l'on voit des recettes augmenter de près de 30%, une satisfaction pour la maîtrise de la mobilisation financière en Ituri et au Nord-Kivu» a-t-il conclu.
Faut-il maintenir ou lever l'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu, la décision finale sera connue tout à l'heure, la cérémonie de clôture sera présidée, comme à l’ouverture, par le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi.