Plusieurs cas de kidnappings ont été signalés la semaine dernière à Kinshasa. Des vols à main armées, ceux de véhicules ainsi que des tueries ont été enregistrés dans certains quartiers de la capitale congolaise. L'ampleur du phénomène inquiète plus d'un.
Les enlèvements sont devenus monnaie courante à Kinshasa et dans d’autres villes de la République Démocratique du Congo. Ces désagréments constituent un business pour des groupes de criminels organisés. Ils prennent en otage enfants, femmes, hommes de tout âge et exigent des rançons avant de les relâcher. Les femmes et les jeunes filles sont souvent victimes de ces enlèvements dans les taxis appelés communément «Ketchs» ou dans le bus «207». Les malfaiteurs les dépouillent de téléphones, argent et autres biens de valeurs. Pire: certaines personnes enlevées sont tuées et leurs organes trafiqués.
Réseaux sociaux en alerte
Pas une journée ne passe sans qu’un message d’alerte ne soit publié sur les réseaux sociaux. Plusieurs comptes ou pages d'informations signalent les enlèvements de paisibles citoyens. Les familles des victimes passent plusieurs jours sans nouvelles des infortunés. Parfois les personnes enlevées sont retrouvées dans des circonstances non élucidées. Enlevé samedi 1er juillet après-midi au rond-point de l’avenue des Huileries, Romys Mwamba a été retrouvé à Maluku par la police, après avoir communiqué sa position à l'un de ses proches sur WhatsApp. Vendredi 23 juin dans la commune de Mont Ngafula, sur l'avenue By-Pass, au niveau de l'arrêt Masanga Mbila, deux écoliers ont eu la vie sauve grâce à leurs efforts et à la population venue à leur rescousse.
Selon les informations en notre possession, ces criminels se déguisent en conducteurs de taxis ou taxis-bus. Ils embarquent leurs victimes à partir des arrêts de bus et les emmènent dans des destinations inconnues.
Les Kinois se déchaînent sur les réseaux sociaux et expriment leur ras-le-bol face à ce phénomène inquiétant. Dans un communiqué publié le 26 juin à Kinshasa, le ministre provincial de l’Intérieur avait rendu public quatre mesures pour lutter contre ces cas d’enlèvements à répétition. Il s'agit de l'interdiction de circulation des taxis aux vitres teintées ; du respect de du nombre de passagers (essentiellement pour les taxis et les motos) ; de l’affichage visible par les taxis, taxis-bus et motos du numéro d’identification et du signalement par les transporteurs des intrus dans leurs corporations.
L’exécutif provincial de Kinshasa avait en outre, invité à la vigilance et aux dénonciations de tous les suspects et leurs complices, afin qu’ils subissent la rigueur de la loi.
