Le magazine Jeune Afrique a dévoilé ce lundi 26 juin, l'extrait de l'interview réalisée avec le président de la commission de l'Union Africaine à l'issue de laquelle, Moussa Faki a laissé entendre que son institution considère l'agression de la République Démocratique du Congo par le Rwanda, comme une guerre par procuration.

L'Union Africaine brandit les accusations mutuelles que se portent Kinshasa et Kigali au sujet de l'appui du Rwanda aux terroristes du M23, et celle de la RDC aux rebelles FDLR.

« L'Est de la RDC connaît des problèmes depuis deux décennies à cause de la présence d'une multitude des groupes armés. Le Rwanda dit que les FDLR, les génocidaires ou ceux qui en restent sont au Congo que certains seraient même intégrés dans les forces nationales. Le Congo de son côté dit qu'il y a un appui direct du Rwanda au profit du M23. C'est le type de ce qu'on appelle le proxy-war ou guerre par procuration », explique Moussa Faki.

Pour le Tchadien, le refus du gouvernement congolais de dialoguer avec les terroristes du M23 constitue un blocage pour la pacification de la crise.

« L'un des problèmes qui se posent est que le gouvernement congolais refuse de négocier avec le M23 qu'il considère comme mouvement terroriste et ça c'est un problème qui est entrain d'être géré par Nairobi. Je sais que la communauté internationale et les autres pays prennent des positions mais nous en tant que médiateur sur cette question, pour nous l'essentiel est de trouver les voies et moyens pour trouver des solutions à cette crise qui a trop duré », souhaite le président de la commission de l'UA.

Le gouvernement congolais a toujours nié la thèse de soutenir les rebelles du FDLR pour commettre des exactions au Rwanda, tandis que l'appui du Rwanda aux terroristes du M23 a été confirmé par les experts des Nations Unies dans leurs différents rapports.