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L'opposition et la société civile continuent d'appeler à la levée de l'Etat de siège 

L'opposition et la société civile continuent d'appeler à la levée de l'Etat de siège 
Les FARDC
Les FARDC sur le front
Sécurité/
Par Bénédict Mukendi

Instauré dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, l'état de siège est critiqué par l'opposition politique et une frange de la société civile. 

Une année depuis que la Cité de Bunagana est entre les mains des terroristes du M23. L'Etat de siège instauré au Nord-Kivu et en Ituri n'a pas répondu aux attentes selon les avis de certains observateurs. Mis en place le 6 mai 2021 dans ces deux provinces, l'Etat de siège avait pour but selon le gouvernement de « mettre rapidement fin à l'insécurité qui,tous les jours, fait des morts parmi nos compatriotes ». 

Depuis deux ans, les provinces de Nord-Kivu et Ituri ont été soumises au commandement militaire à tous les niveaux. Mais sur terrain, les résultats attendus ne sont pas escomptés.

En Ituri par exemple, la milice CODECO qui opère dans le territoire de Djugu a tué ce lundi 12 juin plus de 50 personnes dans un camp de déplacés à Lala. Le même jour au Nord-Kivu, les attaques attribuées au mouvement ADF ont fait 8 morts à Kasindi près de la frontière avec l'Ouganda. 

Des voix s'élèvent

Dans l'opposition, l'Etat de siège n'est plus qu'un mauvais souvenir à oublier. Le député national de Kananga, Claudel-André Lubaya appelle le gouvernement à assumer l'échec de l'Etat de siège dans ces provinces. « Il devient impératif pour le gouvernement de se conformer aux conclusions de multiples missions d'évaluation dont la sienne et lesquelles, unanimement relèvent l'inefficacité et les limites de l'Etat de siège », s'est-il exprimé sur Twitter.

Alors que les tueries continuent dans ces provinces, d'autres crient à la démission de l'Etat. C'est l'avis du député katumbiste Gratien de Saint-Nicolas Iracan. Il pense que la situation sécuritaire s'exacerbe à cause de « l'irresponsabilité et du manque de volonté du gouvernement qui aujourd'hui n'a plus de priorités sur la sécurité de la population d'Ituri ».

Quant au mouvement Lutte pour le Changement (LUCHA), les militaires et policiers appelés à occuper les postes civils doivent être orientés au front. Dans un communiqué de ce mardi 13 juin, la LUCHA appelle « à lever immédiatement l'Etat de siège et de rétablir les institutions civiles afin que tous les militaires et policiers s'occupent de la défense du pays plutôt que de la politique et du business ».

Initiative locale

Dans les provinces du Nord-Kivu et d'Ituri, l'Etat de siège ne semble pas avoir atteint les objectifs assignés selon LUCHA. Dans deux ans, le nombre de tueries a augmenté. Selon le baromètre sécuritaire du mouvement citoyen, « au cours de deux ans précédant l’Etat de siège, au moins 5458 Congolais ont été tués au Nord-Kivu et en Ituri entre le 6 mai 2021 et le 6 mai 2023»

La solution est attendue du côté du gouvernement congolais. Séjournant à Goma, le ministre de la défense Jean-Pierre Bemba a appelé les groupes armés à déposer les armes. Alors que la Cité de Bunagana est toujours occupée par les terroristes. L'armée aux commandes se félicite par ailleurs des avancées enregistrées pendant les deux ans sous Etat de siège. Selon ses chiffres, 907 terroristes de l'ADF ont été tués. 

En mars dernier, devant les dignitaires de la grande province Orientale, Félix Tshisekedi avait alors fait savoir que l'Etat de siège était une initiative locale des filles et fils de l'Ituri. Il leur avait même demandé, s'il y avait moyen de revenir sur cette question, cela se passerait autour d'une table. 

Une année auparavant, le Chef de l'Etat avait évoqué l'idée de lever l'Etat de siège que « quand les circonstances qui l'ont motivé disparaîtront ».


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