La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo (MONUSCO) vit ses derniers jours sur le sol congolais. Déployée avec des logistiques conséquentes afin d'assurer la protection des civils, victimes des tueries à répétition dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo, la force onusienne peine à remplir sa mission depuis plus de deux décennies.
Cependant, le départ de la MONUSCO jugée inefficace par la population face aux groupes armés, intervient au moment où plusieurs localités de la province du Nord-Kivu sont sous contrôle des terroristes du M23 depuis presqu' une année.
Le retrait voulu graduel par les autorités congolaises des Casques Bleus, impliquera aussi leurs matériels militaires, a révélé ce mercredi 07 juin en conférence de presse, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de la paix des Nations Unies.
«Comme vous le savez il y a un processus de transition déjà mentionné de la MONUSCO et ce processus de transition nous l'avons discuté avec le gouvernement congolais. A la demande des autorités congolaises, ce processus est en cours de révision de manière à ce qu'il se concentre sur les critères les plus essentiels qui détermineront les conditions dans lesquelles le départ de la MONUSCO peut se faire. Départ que nous souhaitons le plus rapide possible... Ce que je peux également souligné, ce que cette transition, lorsque la MONUSCO continuera ce processus, le pas graduel et un jour sera totalement parti du pays mais les capacités, les moyens de la Monusco partiront avec elle. Je le dis clairement parce qu'il ne doit pas y avoir des confusions ni au sein du leadership de ce pays, moins encore au sein de la population, les acteurs de la société civile...», a déclaré Jean-Pierre Lacroix.
Ceci s'explique d'après ce dernier, par la cessation de financements des États membres des Nations Unies. Toutefois, la MONUSCO conditionne son retrait par la montée en puissance des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) afin d'assurer la protection des civils, l'une de ses missions en RDC.
«Nos États membres financent sur base de contribution obligatoire selon un barème spécifique des Nations Unies et lorsque ces opérations partent ces financements cessent. Nous en avons parlé avec les autorités qu'un processus de changement graduel de la MONUSCO implique que l'État prenne en charge les activités qui sont aujourd'hui produites par la MONUSCO. C'est-à-dire à l'état congolais de monter en puissance de manière à ce que les activités conduites par la MONUSCO puissent être pris en charge par cet Etat. Je le dis parce que parmi les activités de la MONUSCO, il y a en particulier, la protection des civils... Les populations que nous rencontrons dans les camps et sites des déplacés nous disent, restez et ne partez pas ! il faut les écouter mais en même temps ce que dans l'avenir il doit y avoir une transition qui permet la montée en puissance des services de l'État et la protection assurée par l'État à ces populations alors nous partirons de manière graduelle.», a martelé Jean-Pierre Lacroix.
Le 20 décembre 2022, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2666 reconduisant le mandat de la MONUSCO pour une nouvelle année.
Chris Kalu