Le candidat déclaré à la prochaine présidentielle Augustin Matata Ponyo devient de plus en plus, actif sur terrain. Réputé moins loquace, mais depuis ses ennuis judiciaires au sujet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, le Premier ministre honoraire n'a plus sa langue en poche et s'attaque aux gouvernants en place, à travers les sorties médiatiques.
En séjour au Nord-Kivu, l'ancien locataire de la primature a conscientisé mercredi 17 mai lors d'une matinée politique à Goma, les jeunes à s'approprier la question sécuritaire de la province et à ne pas compter sur les forces de la Communauté des États de l'Afrique de l'Est (EAC) et celles annoncées de la SADC pour restaurer la paix dans cette partie de la République Démocratique du Congo.
Matata Ponyo croit en la force de frappe des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour défaire le M23, comme c'est fut le cas en 2012 alors qu'il était Premier ministre.
«Vous les jeunes qui êtes ici, sachez que l'avenir de cette province est entre vos mains. Si vous voulez qu'il y ait la paix et la sécurité dans ce pays comme dans d'autres pays c'est vous, c'est nous, ce n'est pas la SADC ni l'EAC. Mais c'est vrai, qui a chassé le M23 ? mais les FARDC. C'est ça la réalité mes chers amis, cette séance d'aujourd'hui c'est pour que vous puissiez connaître que le progrès de ce pays, de cette province, c'est vous et nous. Je n'ai jamais pensé créer un parti politique mais parce que j'aime ce pays et je veux que ce pays progresse, j'ai dit, je veux créer un parti politique pour que les jeunes Congolais comprennent pour qu'ils s'engagent dans un combat de rétablissement de leur honneur. Nous allons pas continuer de souffrir, à être humiliés par ceux qui n'ont même pas le droit de pouvoir nous humilier.», a-t-il déploré.
Face aux jeunes de la ville volcanique, celui qui se considère comme “champion de la bonne gouvernance” a sévèrement critiqué la gestion actuelle du pays qui selon lui, manque un leadership de qualité.
«Mes chers amis, nous ne pouvons pas tolérer l'agression rwandaise, mais nous devons aussi dénoncer le manque de leadership et de gouvernance de nous Congolais, c'est ça la vérité. Mais pourquoi les Rwandais n'attaquent pas d'autres pays ? mais le Rwanda n'est pas seulement frontalier avec la RDC, c'est parce qu'il sait que là ce n'est pas facile, ici c'est facile... Nous devons nous battre, nous les Congolais pour construire un leadership de qualité.», a lancé le natif du Maniema.
Peu avant, le président de Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) a assisté les déplacés de guerre à Goma, avec des vivres constitués notamment des sacs de riz, d'haricots et autres.