Plus de deux décennies depuis que la RDC fait face à la rébellion dans sa partie orientale. Groupes armés locaux et étrangers y pullulent et contrôlent des zones riches en minerais. A son arrivée à la tête de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait juré, au prix de sa vie, de mettre fin aux atrocités que vivent ses compatriotes à l'Est. Il a multiplié les voyages dans la sous-région pour des partenariats gagnant-gagnant afin de juguler cette insécurité dont personne ne veut porter les “responsabilités“. Dans toutes les organisations sous-régionales auxquelles la RDC est membre, nos sources affirment qu'elles œuvrent toutes en défaveur de ce pays agressé. Elles l'obligent à dialoguer avec ses agresseurs. Kinshasa ne veut pas dialoguer. Félix Tshisekedi ayant compris que plusieurs dialogues avec les mouvements rebelles, l'ont plus affaibli en facilitant l'infiltration des institutions de la RDC.
Paris, Londres et Washington poussent aux négociations, faisant ainsi fi à toute responsabilité pour résoudre l’insécurité qui sévit en RDC. Aussi, à la pression diplomatique de la RDC, il s'observe malheureusement, que la communauté internationale communique sournoisement et de manière ambiguë. Ce qui l'intéresse, c'est l'organisation des élections en RDC en décembre 2023 : “Nous sommes venus en RDC pour nous enquérir de la situation sur terrain et apporter des solutions aux causes profondes des conflits, pour mobiliser les partenariats pour aider les populations civiles. Nous arrivons dans une année électorale. Notre message est d’encourager les acteurs politiques à s’engager dans un processus d’élections transparentes, crédibles conformément à la Constitution congolaise. Nous sommes là pour soutenir l’action de la MONUSCO, pour rappeler qu’elle fait partie de la solution aux difficultés que le peuple congolais a pour retrouver la paix dont la population a besoin“, ne s'est pas empêché de déclarer dernièrement, Michel Xavier Diang, représentant permanent du Gabon au Conseil de Sécurité.
Le représentant permanent de la France aux Nations Unies Nicolas de Rivière a même rappelé que la MONUSCO n’est pas là pour se battre, mais pour trouver la paix. Et pourtant, cette mission est la plus coûteuse et la mieux équipée que les Forces Armées de la RDC (FARDC). De toutes les forces négatives qui occupent l’Est de la RDC, seul le groupe terroriste M23 a des velléités expansionnistes. Avec l’aide du Rwanda, il occupe des territoires du Nord-Kivu. Assez curieusement, il n'y a aucune sanction contre le Rwanda qui continue d’ailleurs, de recevoir des aides de l’Union Européenne, des USA et de la Grande Bretagne. Ces derniers invitent unanimement, Kinshasa à assumer ses responsabilités comme l’avait dit Emmanuel Macron à Tshisekedi début mars au cours d’une conférence de presse conjointe à Kinshasa.
Pression populaire, carte Chine-Russie
L’opinion congolaise penche sur une collaboration Chine-RDC ou Russie-RDC pour le renforcement militaire. Mais cette dernière piste est la plus sollicitée. Pékin et Moscou sont les deux partenaires dont le fond de pensée sur la guerre à l’Est de la RDC, n’a pas d’échos. Les deux capitales ne s’expriment pas trop sur cette question, mais autant Paris, Londres et Washington, elles participent aux décisions du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Si Kinshasa a misé sur les trois premiers, il a aussi une carte à jouer avec les deux autres.
Tous les Etats privilégient leurs intérêts et Kinshasa doit bien négocier avec Pékin et Moscou s’il veut s’engager dans des partenariats qui lui soient bénéfiques. Mais du côté congolais, une remise en cause s’impose automatiquement. En effet, avec une armée peu professionnelle, sous-équipée et peu formée, il est impossible d’avancer et d’éradiquer complètement les forces négatives. Il y a fort à parier que la RDC ne peut que compter sur elle-même et doit agir vite, les morts se comptant par millions.