Désormais, les milices locales seront utilisées comme des "réservistes" des FARDC pour défendre l'intégrité de leur pays, menacée par l'activisme des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. C'est ce qu'a déclaré le ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire Muhindo Nzangi Butondo, ce lundi 6 mars 2023 au cours d'une conférence de presse tenue à Goma. Selon lui, ce projet de loi a été proposé par le ministre de la Défense et adopté par le conseil des ministres.
"Ce sont les réservistes pour qu’en cas d’agression de notre pays comme c’est le cas aujourd’hui, ils soient mis dans les mêmes conditions que l’armée sur le terrain. On ne peut pas croire que nous serons indéfiniment défendus par les autres (…) Au sein du gouvernement, nous ne voulons plus que les gens disent que nous engageons des forces supplétives. Il n’y a pas de forces supplétives lorsque les gens défendent leur propre pays, ce sont des vrais compatriotes", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a souligné que les jeunes miliciens appelés localement "les Wazalendu", méritent d’être protégés.
"Le message que je passe aux Wazalendu (jeunes résistants, ndlr), est que cette fois-ci, le gouvernement vient de mettre en place un dispositif législatif pour vous légaliser. Donc à partir de la semaine prochaine, vous allez recevoir des missions, vous allez vous battre sur le terrain dans les mêmes conditions de ravitaillement que les FARDC", a lancé le ministre Mihindo Nzangi à ses jeunes miliciens.
Lors du récent Conseil des ministres, le ministre de la Défense nationale et Anciens Combattants Gilbert Kabanda Rukemba avait soumis au gouvernement, le projet de l’ordonnance-loi instituant la réserve armée de la défense en République Démocratique du Congo.
Il s’agit d'une structure composée de réservistes congolais qui viendront en soutien ou en appui aux Forces Armées de la RDC. Selon le compte rendu du Conseil des ministres, elle sera composée de militaires de carrière retraités et des différents services de sécurité ; de démobilisés du service militaire obligatoire ; de démobilisés du service militaire contractuel ; de volontaires civils ayant suivi une formation et un encadrement militaire ad hoc.
Selon une enquête de l'organisation Human Rights Watch publiée en 2022, des unités de l’armée nationale congolaise, ont soutenu des groupes armés impliqués dans de graves exactions, à l'occasion de ce conflit avec le M23 soutenu par le Rwanda. L’ONG avait rapporté que ce soutien a été enregistré entre mai et août 2022. Des révélations qui ont empoisonné davantage, les relations entre Kinshasa et Kigali qui s’accusent mutuellement d’agression.