"Les mots ne suffisent pas “. Telle est la grande réplique de Kinshasa quelques heures après l’adresse du président français sur la nouvelle politique française en Afrique. Au moment de parler de la RDC, plongée dans une guerre de plus de deux décennies dans sa partie orientale, Macron était clair: " L’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne se discutent pas “, avait-il répondu à la question du journaliste congolais Christian Lusakueno.
Mais Kinshasa reste sur sa soif et veut plus qu’une condamnation de la France, elle qui fait partie du Conseil de Sécurité des Nations Unies, où aucune condamnation n’est clairement sortie. Dans un entretien télévisé accordé ce mardi 28 février 2023 à France 24 depuis Genève en Suisse, le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, estime que la France et l’Union Européenne (UE) ont un levier plus puissant pour faire plier le Rwanda, adopter des sanctions.
" Membre du Conseil de sécurité de l’ONU, actrice majeure de la vie internationale, la France pourrait pourtant faire mieux que de réitérer son soutien aux processus de paix de Nairobi ou de Luanda ", insiste le chef de la diplomatie congolaise avant de poursuivre: " Nous voulons la paix et nous n’avons rien contre le peuple rwandais. Si la rupture des relations diplomatiques avec Kigali est nécessaire, nous n'hésiterons pas."
Christophe Lutundula a affirmé que le gouvernement congolais s'est décidé quoiqu’il en coûte à mettre fin définitivement aux agressions du Rwanda.
Cette réplique contre Paris est une forme de pression que Kinshasa essaie de faire monter à l’approche de l’arrivée du président français le 3 mars prochain où il passera deux jours de visite.