Devant les membres du Conseil de Sécurité réunis en congrès, ce vendredi 9 décembre 2022, le ministre congolais des Affaires étrangères Christophe Lutundula a contredit l'argumentaire rwandais selon lequel il y a une alliance entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR).
Christophe Lutundula n'a pas mis sa langue en poche.
"Le 20 septembre de cette année, dans la grande salle de l'Assemblée générale des Nations Unies, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a lancé un appel à tous nos partenaires multilatéraux et bilatéraux, à toutes les organisations non gouvernementales nationales et internationales, aux dirigeants rwandais et à toute personne physique et morale qui a des informations sur un chef FDRL, qui est quelque part au Congo ou sur les attaques des FDLR avec les FARDC en territoire rwandais, il peut venir de nous les dire. Le président l'a dit ici aux Nations Unies. Ça fait maintenant trois mois, nous attendons qu'on dénonce ça. Il existe actuellement un mécanisme ad hoc, convenu avec le Rwanda à Luanda. C'est un mécanisme de vérification des accusations des uns contre les autres, dirigé par un officier général angolais. Ce mécanisme est actuellement en activité à Goma, assisté par un officier de liaison congolais et rwandas. Donc, c'est une recette qui ne paie plus parce qu'il y a des mécanismes qui sont sur place.", a-t-il déclaré à la tribune des Nations Unies.
Selon le ministre congolais des Affaires étrangères, l'ambassadeur rwandais s'est trompé des pays dans ses accusations.
"Il a parlé ici de minorités ethniques, blocage ethnique, génocide, moi j'ai comme l'impression que l'ambassadeur rwandais s'est trompé des pays. Nous, on connaît pas ça au Congo. Minorité ethnique et le terme génocide , nous l'avons appris qu'en 1994. Ce sont les Rwandais qui ont tué en génocide les rwandais. Aucun Congolais n'a été associé, ni de près ni de loin à cette abominable opération, qui a humilié l'humanité tout entière. Par contre, nous la RDC, nous avons subi les contrecoups du génocide. Les populations en souffrent depuis vingt-trois ans. A l'époque, nous voulions refouler les fugitifs rwandais, c'est d'ici à New-York, on nous a dit non il faut respecter la Convention de Genève de 1951. D'autres pays africains ont refusé. Nous avons obéi aux Nations Unies . C'est nous qui payons aujourd'hui leur histoire de génocide".