Au moins 137 civils, soit 102 hommes, 17 femmes et 12 enfants ont été tués par les rebelles du M23 lors des affrontements du 29 novembre 2022, à Kishishe et Bambo, villages du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). C'est ce qui ressort d'une enquête préliminaire de la MONUSCO et du Bureau Conjoint des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) en RDC, publiée le mercredi 7 décembre 2022.
Cette enquête souligne en plus que 22 femmes et 5 enfants ont été violées, 60 personnes enlevées et 8 autres ont été tuées par balles ou à l’aide d’une arme blanche. Ces crimes ont été commis dans le cadre «d’'une campagne de meurtres, de viols, d'enlèvements et de pillages» contre ces deux villages, en représailles à des affrontements entre le M23 et les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR - FOCA) et des groupes armés Mayi-Mayi Mazembe et Nyatura.
Les enquêteurs ont interrogé «52 victimes et témoins directes, et diverses autres sources qui rapportent qu'à partir du 29 novembre 2022, au soir et tout au long de la journée du 30 novembre 2022, des rebelles du M23 ont attaqué les villages de Kishishe et de Bambo, brisant les portes, tirant sur les civils, pillant des biens et brûlant des maisons».
Les enquêtent préliminaires de la MONUSCO et du BCNUDH indiquent que ce bilan n’est pas définitif. Il pourrait évoluer.
Ces enquêtes ont eu lieu à Rwindi, localité située à 20 km de Kishishe, où il y a une base de la MONUSCO. Victimes et témoins y ont trouvé refuge après le massacre.
Des témoins ont déclaré que «la plupart des survivants ont été empêchés par le M23 de quitter les villages saccagés».
Ainsi, les éléments du M23 auraient enterré les corps des victimes. Ce qui constitue une tentative de destruction des preuves.
Par ailleurs, pour des raisons de sécurité, l’équipe des enquêteurs a avoué qu’elle n’a pas pu arriver à Kishishe.
Les enquêteurs souhaitent se rendre dans les prochains jours à Kishishe et Bambo pour poursuivre les investigations.