Dans une dizaine de jours, la face de la guerre d’agression pourrait changer en défaveur de la RDC si rien n’est envisagé pour contrer la menace rwando-ougandaise dans le territoire de Rutshuru. La cité frontalière de Bunagana n’a jamais été l’objectif final de ce groupe terroriste Tutsi-rwandais. Ce n'était qu’un point d’atterrissage. Selon plusieurs sources à Rutshuru ce lundi 5 septembre 2022, le mouvement terroriste du 23 Mars (M23) recrute des nouveaux éléments pour préparer une offensive dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Leur souci est de négocier en position de force avec Kinshasa.
Des centaines de jeunes sont en formation au maniement d’armes et aux techniques de combat depuis plusieurs semaines dans le Rutshuru. Des infiltrations aussi sont signalées dans certaines localités. " Dans deux semaines ", indiquent les même sources, les recrues seront larguées sur le terrain des affrontements pour la conquête d’autres espaces visant Rumangabo jusqu’à Goma.
Renforcer le M23 par des éléments RDF et UPDF déguisés afin de barrer la route à une éventuelle venue des Russes, telle serait la projection de cette nouvelle offensive généralisée. Selon les mêmes sources, après la visite en Russie du ministre RD Congolais de la défense, les puissances occidentales n’auraient pas bien digéré ce clin d’œil de la RDC à la Russie. Les grandes puissances occidentales seraient prêtes à renforcer davantage leur soutien militaire au Rwanda et à l’Ouganda, les deux parrains avérés du M23 pour appuyer le plan de la balkanisation. La crainte résiderait en ce qu’une fois la Russie déposait ses valises en RDC, pays aux 9 voisins, Poutine pourrait se targuer d’avoir un contrôle stratégique sur les minerais et sur les pays de l’Afrique centrale. Le risque de l’influence russe chassant celle occidentale est désormais perceptible en Afrique centrale. Ce qui serait une lourde perte pour les Occidentaux et les Nations Unies qui ont déjà du mal à faire face à l’influence russe. Prendre Goma et les grandes agglomérations du Nord-Kivu serait désormais une priorité de l’agenda rwando-ougandais exécuté par le M23 avec l’appui des grandes puissances.
Nicaise Kibel'Bel Oka/ Sud-express international