Le Groupe d'Etudes du Congo (GEC) et l'Institut Congolais de Recherche (Ebuteli)ont publié un nouveau rapport ce mardi 14 juin 2022. Il est intitulé "L'opération Shujaa de l'Ouganda en RDC ". Il révèle que l'opération militaire n'avait pas seulement la mission de combattre comme annoncé officiellement par l'Ouganda et la RDC mais aussi des intérêts économiques.
Les Forces de défense populaires de l'Ouganda (UPDF) combattent aux côtés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) contre les terroristes ADF à l'est de la RDC depuis quatre mois. Officiellement, c'est pour cette raison que les Ougandais se retrouvent sur le sol congolais. Selon GEC et Ebuteli, cet accord militaire a aussi pour but de protéger les gisements de pétrole et les infrastructures de l'Ouganda autour du lac Albert et de construire des routes pour développer un marché pour les exportations ougandaises.
Selon ce rapport, tant le gouvernement ougandais que des entreprises privées tirent profit de ces opérations militaires. Elles permettent à Dott Services, une entreprise de construction ougandaise et à TotalEnergies, une compagnie pétrolière française de promouvoir leurs intérêts.
Le rapport de GEC et Ebuteli affirme également que le président Yoweri Museveni a fait du commerce et du pétrole la pierre angulaire de sa stratégie économique et politique avec une population jeune qui augmente rapidement et une popularité déclinante. La croissance économique est alors essentielle pour son gouvernement.
Il précise que l'intervention ougandaise a déjà eu des répercussions géopolitiques de grande ampleur. L'opération a irrité le Rwanda et a été l'une des raisons de la réapparition de la rébellion du M23.
Raphaël Kwazi