Alors que le délai accordé aux membres du gouvernement frappés par l'incompatibilité des fonctions a touché à son terme, le chef de l'Etat Félix Tshisekedi a, contre toute attente, ordonné mardi 20 février au gouvernement démissionnaire d'expédier les affaires courantes jusqu'à l'installation de la nouvelle équipe.
Cette décision qui paraît inédite tient compte « de la situation particulière que traverse le pays et en attendant la formation du nouveau gouvernement », explique un communiqué du cabinet du président de la République publié dans la soirée.
Le document atteste que « Le chef de l'Etat a demandé au premier ministre et aux membres du gouvernement, chacun en regard de ses fonctions, d'assurer l'expédition des affaires courantes conformément à l'article 6 de l'Ordonnance n°22/002 du 7 janvier 2022 portant organisation et fonctionnement du gouvernement ».
Toutefois, les membres du gouvernement qui expédient les affaires courantes sont donc interdits de procéder aux recrutements, nominations, promotions et mouvements du personnel à tous les niveaux jusqu'à nouvel ordre.
Les engagements, liquidations et paiements de toutes dépenses publiques autres que celles liées aux charges du personnel sont également suspendus jusqu'à nouvel ordre. Ajouter à cela, des missions de service à l'extérieur du pays sauf les déplacements liés à certains dossiers spécifiques dont les demandes d'autorisation seront examinées au cas par cas.
Ils sont interdits de recourir aux opérations de cession, de transfert ou d'aliénation des actifs de l'Etat autres que celles déjà engagées. Bien avant la décision du chef de l'Etat qui suscite déjà des vives polémiques, plusieurs membres du gouvernement à l'instar du chef de l'exécutif national Sama Lukonde, avaient déposé leurs démissions pour siéger à l'Assemblée Nationale.