Autrefois applaudi pour ses interventions à l'endroit des femmes victimes des violences sexuelles dans l'Est du pays, le prix Nobel de la paix Denis Mukwege n'est plus à l'abri des coups politiques depuis l'annonce et le dépôt de sa candidature à la course présidentielle du 20 décembre 2023.
Le gouvernement congolais à travers son porte-parole, se dit pas surpris par la candidature du gynécologue congolais. Patrick Muyaya a estimé lors d'un briefing presse animé lundi 3 octobre à Lubumbashi, que la candidature de Mukwege est la suite logique de ses positions, longtemps en sourdines.
« Vous m'interrogez au sujet de la candidature du docteur Denis Mukwege. Était-ce pour vous un événement surprenant ? Ou bien était-ce la suite logique de ses positions ? Il est évident que, que ce soit lui ou d'autres, nous nous trouvons dans une compétition électorale ouverte. Nous avons notre candidat, et au moment opportun, il déposera sa candidature. Lors de la campagne électorale, nous exposerons ses atouts. Pour ceux qui se présentent en tant que candidats, qu'ils préparent leurs idées. J'espère que leurs idées ne seront pas simplement des incantations, mais qu'elles porteront sur la réalité des enjeux de notre pays », a déclaré le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya.
Par ailleurs , le porte-parole du gouvernement congolais a ramassé tous les candidats opposants au régime Tshisekedi. Il a dit remarquer qu'ils « s'expriment que rarement en profondeur. Leurs discours sont souvent basés sur des suppositions, voire des égarements, qui ne devraient pas avoir lieu à un certain niveau ».
Patrick Muyaya n'est pas convaincu que tous les candidats présidents de la République comprennent mieux la situation actuelle du pays avant de se lancer dans la bataille électorale dont la survie des Congolais dépende.
« Lorsque l'on souhaite se présenter en tant que candidat à la présidence de la République, cela suppose que l'on doit être informé de tous les aspects, dans les moindres détails. C'est là l'invitation qui est lancée. Vous savez, lorsque l'on aspire à être un démocrate, à devenir président de la République, notamment dans un pays comme la République Démocratique du Congo, la première tâche consiste à comprendre la situation actuelle. Tous ceux qui prétendent aujourd'hui, dans l'hypothèse où ils accéderaient demain aux responsabilités, partiront de quel bilan ?», s'est-il interrogé.
Le gouvernement congolais se veut avant-gardiste des réalisations du chef de l'Etat que le docteur Denis Mukwege n'aurait pas reconnues à juste titre.
« Si vous ne faites pas l'effort de comprendre ce que nous avons accompli, comment pensez-vous que le peuple congolais puisse vous accorder sa confiance ? L'exhortation qui est faite, et c'est la bonne démarche, est que tous doivent prendre connaissance du bilan que nous avons établi. Regardez les 145 territoires, la mise en place de la gratuité de l'enseignement primaire, la couverture santé universelle. Si vous avez des propositions divergentes ou des idées qui peuvent améliorer la situation, alors, dans le cadre de la démocratie, nous débattrons, et le peuple se prononcera le 20 décembre prochain », a renchéri Patrick Muyaya.
Le cordon ombilical entre le gouvernement et l'hôpital de Panzi coordonné par Denis Mukwege est désormais coupé. Le 02 octobre lors de l'annonce de sa candidature, Dénis Mukwege n'a pas été tendre envers le pouvoir en place. Il a promis de réparer le pays devenu « la honte du continent » au moment où le régime Tshisekedi se réjouit que la RDC reprend peu à peu sa place dans la cour des nations.