A quelques jours des élections en République Democratique du Congo, c'est la pagaille entre l'opposition et la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Cette situation devient de plus en plus alarmante. L'opposition dénonce «des cas flagrants des conflits d’intérêts entre membres de la CENI et candidats contre lesquels Denis Kadima n’agit pas». Un proche de quatre leaders de l'opposition l'accuse de laxiste, car "depuis leur entretien, aucune mesure n'a été prise pour prévenir ou faire cesser tout conflit d'intérêts».
Il a notamment épinglé les cas du questeur de la CENI Agée Matembo qui a aligné son fils à Lubudi dans le Lualaba. Nombre de membres issus de son regroupement politique, sont candidats dans plusieurs circonscriptions. Il y a également le cas Roger Bimwala. Membre de la plénière, il a aussi un fils qui va concourir aux législatives. Le frère du secrétaire exécutif national de la CENI Mabiku Totokani est également dans la course à la députation. L'épouse du 2ème vice-président de la CENI Manara Didi, est aussi candidate dans son Maniema natal. Une certaine Ngalula, membre de la plénière, est aussi concernée, car un de ses enfants est candidat.
Lors du face-à-face le 30 juin à Kinshasa avec le président de la CENI, les 3 leaders de l’opposition, Fayulu, Matata, Sesanga (Katumbi représenté), avaient relevé le conflit d’intérêts qui existe entre les membres de la centrale électorale et des candidats à la députation.
L’opposition avait demandé à Denis Kadima d’user de son autorité pour faire en sorte que des membres du Bureau (7) ou de la Plénière (8) de la CENI ainsi que des cadres de l’administration électorale, ne puissent pas, à cause notamment des liens familiaux, des accointances politiques, favoriser un candidat au détriment d’un autre.
En effet, plusieurs responsables de la CENI ont des parents et des membres de leurs partis politiques candidats à la députation nationale. Ce qui clairement, les met dans une situation de conflit d’intérêts, car de part leurs positions importantes au sein de la CENI, ils peuvent favoriser les leurs. Dès lors, deux possibilités s’offrent à eux pour qu’ils ne se retrouvent pas en situation de conflit d’intérêts : soit ils démissionnent de leurs fonctions au sein de la CENI, soit ils demandent à leurs proches de renoncer à candidater.