Le président de la République Félix Tshisekedi a, au cours du Conseil des ministres du vendredi 12 août 2022, exprimé son inquiétude sur l'exploitation suspecte du site minier dans la province du Haut-Uélé où il est signalé la présence des étrangers exploitant l’or au moyen d’engins lourds.
Le compte rendu du Conseil des ministres lu à la télévision nationale par le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya, renseigne que «Ces activités minières illicites s’effectuent soit dans les zones d’exploitation artisanale, en complicité avec les coopératives minières qui laissent les étrangers accéder avec des engins lourds sur les sites pourtant réservés exclusivement à l’exploitation artisanale et aux nationaux, soit dans les périmètres de recherches non encore transformés en permis d’exploitation ou encore dans les aires protégées».
Choqué par ces informations, le président Félix Tshisekedi a, toujours selon le compte rendu, rappelé que ces pratiques violaient les dispositions du code minier relatif à l’éligibilité, à l’exploitation artisanale et celles relatives aux aires protégées.
«Tout en rappelant ses instructions données lors de la 29ème réunion du Conseil des Ministres en rapport avec la lutte contre la fraude minière, notamment la poursuite de l’identification des périmètres de recherches où s’effectuent les activités minières illicites, et compte tenu de la recrudescence de ce phénomène dans la partie Est de notre pays, le Président de la République a instruit le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières à prendre des mesures urgentes pour stopper, sans délai, ces exploitations illicites. Il avait également requis l’implication étroite de la Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux ainsi que de la Ministre des Mines (…) afin d’initier une mission d’enquête sur les activités illicites dans cette partie du territoire national et de lui faire un rapport, assorti des recommandations, lors du premier Conseil des Ministres du mois de septembre prochain.», a soutenu le compte rendu du Conseil des ministres.
Baseane Nangaa en plein dans la maffia
En attendant le déploiement de cette mission, il a en effet, été observée une frénésie aussi bien au niveau de l’administration minière de la province qu’à celui de l’exploitation dans les buts de se remplir les poches avant la fin de la récréation et d’effacer les traces des activités illicites, pourtant connues par l’autorité suprême la mieux informée de la République.
En effet, lorsque les enquêteurs descendront dans le Haut-Uélé, ils se rendront compte de l’existence de cadavres empuantis dans les placards du gouverneur Baseane Nangaa. Selon les informations en notre possession, il aurait tissé un véritable réseau de prédation minière et fiscale.
Les enquêteurs devront par exemple, élucider le manque à gagner et les activités de blanchiment des capitaux liés à ces louches activités menées au moyen de plus de 400 gros engins emmenés dans les sites d’exploitation par au moins, 600 exploitants étrangers, majoritairement de nationalité chinoise.
Quelques illustrations pour démontrer les pertes sèches subies par l’Etat congolais: Le Trésor public engrangerait beaucoup de recettes si chaque chinois présent sur le site payait 6 à 10.000 USD comme frais d’exploitation de mines. Il va sans dire que par manque de traçabilité de l’or qu’ils exploitent, l’Etat congolais enregistre un manque à gagner certain.
Le Trésor public) accroîtrait conséquemment ses recettes si les 400 engins d’une valeur moyenne de 200.000 USD par engin, étaient taxées par la Direction Générale des Douanes et Assises (DGDA.
La DGDA a du mal à voir clair dans la traçabilité des recettes qui devraient remplir les caisses du Trésor public. Une interrogation: la brigade douanière de cette régie financière est-elle au courant de l’existence de ce marché aussi juteux, surtout que le gouverneur du Haut-Uélé floue toutes les institutions de Kinshasa ?
Dans ce nouvel El Dorado, les policiers du fisc et des mines doivent demander à Basene Nangaa de clarifier les choses sur un important pactole fiscal lié par exemple, au recouvrement des taxes de la DGRAD au sujet desquelles un inspecteur délégué de Kisangani a été récemment refoulé par le gouvernement provincial du Haut-Uélé.
L’inspecteur éconduit devait retracer pas moins de 3.000.000 USD pour les deux derniers exercices, renseignent nos sources.
Raphaël Kwazi