A l'audience de ce vendredi 8 mars, le ministère public a requis 20 ans de servitude pénale contre le journaliste congolais correspondant à Jeune Afrique Stanis Bujakera, détenu au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK) depuis le 8 septembre 2023.
Pour sa première prise de parole depuis sa détention, Stanis Bujakera a exigé du ministère public des preuves qui l'accablent d'avoir diffusé un faux rapport de l'Agence Nationale de Renseignements (ANR) en ce qui concerne les circonstances de la mort de l'ancien ministre des transports Chérubin Okende.
« Je demande juste au ministère public d’apporter des preuves, pas plus. Je suis journaliste, pour moi, l’important c’est le fait », a-t-il plaidé.
Une réquisition qualifiée de honte par Reporter Sans Frontière (RDF) qui juge la justice congolaise incapable de présenter la moindre preuve dix mois après l'arrestation de Stanis Bujakera.
« Le ministère public requiert 20 ans de prison contre Stanis Bujakera. Ahurissant ! Le tribunal porterait une responsabilité historique s'il condamnait ce journaliste », déplore cette structure.
Dix mois après l'arrestation de Stanis Bujakera, la justice s'apprête à rendre son verdict d'ici le 20 mars en dépit des assurances données par le chef de l'Etat d'y voir clair autour de ce dossier.