L'ONG Impunity Watch a rendu public son rapport de recherche sur la participation des victimes et des survivant.e.s dans les processus informels de justice transitionnelle en République Démocratique du Congo. C'était mercredi 8 juin 2022 au cours d'une cérémonie organisée à Léon-Hôtel à Kinshasa en collaboration avec le professeur Philippe Tunamsifu de l'ULPGL-Goma (Université Libre des Pays des Grands Lacs).
Ce rapport a examiné le Barza intercommunautaire , un mécanisme informel de la justice et des résolutions des conflits en RDC.
" En l'absence d'une justice transitionnelle, cette étude a examiné la question de savoir si la participation des victimes et des survivant (e)s à des processus informels de justice comme le Barza intercommunautaire, peut aider à reconstruire des relations humaines brisées, à prévenir de nouveaux actes criminels et à réparer les domages ou les préjudices que les auteurs des crimes ont infligés aux victimes", a expliqué le professeur Philippe Tunamsifu aux professionnels des médias.
Cette étude identifie également les stratégies pouvant garantir une approche sensible au genre au sein du Barza intercommunautaire pour les témoignages des femmes ayant subi des violences. Elle formule aussi des recommandations pouvant orienter les décideurs politiques à soutenir le processus de la justice transitionnelle afin de contribuer à une réflexion plus large sur la prévention des conflits.
" Les victimes et les survivant(e)s utilisent le Barza intercommunautaire comme alternative en l'absence de la justice transitionnelle formelle pour faire face aux atrocités du passé. Comme approche de résolution des conflits, le Barza offre un espace de médiation au sein duquel les victimes partagent l'expérience et les auteurs prennent part au processus ", poursuit-il.
Cette recherche fait partie d'un projet de recherche comparative pluriannuel plus large intitulé " Promouvoir l'accès à la justice par la participation des victimes : mise en avant des processus informels ", mis en œuvre par Impunity Watch et des équipes de recherche dans six pays dont la RDC, la Colombie, le Guatemala, l'Indonésie, la Syrie et la Tunisie. Ce projet a été financé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas. Le processus de recherche en RDC a eu lieu en 2020 et 2021.
Raphaël Kwazi
