Le Centre des Recherches en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) a publié ce lundi 3 juillet, l'analyse technique relative à l'opérationnalisation de la Caisse Nationale de Péréquation (CNP). Après analyse de 100 documents, le CREFDL note que la réforme amorcée en 2016, conformément à la Constitution de la RDC est l’objet d’un combat politique et des intérêts obscurs. Arrivé au pouvoir en 2019, le président Félix Tshisekedi tenait à s’appuyer sur la CNP en vue de corriger les erreurs du passé et assurer les équilibres de développement des provinces.
4 ans après, le bilan reste catastrophique selon CREFDL. La CNP n’a jamais été redynamisée malgré la nomination de nouveaux animateurs. Sur 4,1 milliards USD alignés dans la loi des finances (2019-2023) pour financer les investissements des provinces et les ETD (Entités Territoriales Décentralisés), le trésor public n’a décaissé que 76 millions USD, soit 2,7%. Cette organisation affirme que les dépenses de l’ordre de 4 milliards USD, n’ont jamais été payées jusqu’à ce jour.
Faute de coordination, les projets d’investissements se chevauchent, chaque année. 800 projets budgétisés (soit 2400 projets de 2019 à 2022) ne sont pas exécutés, suite à l'ambiguïté créée «par des décisions fantaisistes». Tout en fragilisant la CNP, des structures ad hoc, sont utilisées pour implémenter des projets d’investissements dans les provinces et les ETD en violation de la loi relative à la libre administration des provinces et de la Constitution.
La CPN reconnue comme maître d’ouvrage des projets locaux, a été mis à l’écart et ses animateurs continuent de mener le plaidoyer à Kinshasa pour se mettre au travail. Pour assurer l’équilibre du développement et la solidarité des 26 provinces, «4 ans après les échecs des programmes et projets d’investissements», le CREFDL sollicite la relance de la Caisse Nationale de Péréquation. Il estime que le Premier ministre devrait mettre fin à la querelle de tutelle de la CNP, instruire le ministre des Finances à décaisser les fonds promis pour la relance du développement attendu par les populations.