L’impossibilité de se rendre comme par le passé, en Ouganda par les habitants de Goma est l’un des effets collatéraux consécutifs à l’occupation de la ville frontalière de Bunagana par le M23. La fermeture de la frontière ougando-congolaise a de nombreuses répercussions économiques dans la région.

Les commerçants de Goma qui empruntaient cette frontière pour faire des transactions commerciales signalent que leurs activités tournent désormais, au ralenti depuis l’occupation de Bunagana par le M23.

«Ici à Goma, nous n’avons pas d’usine. Alors qu’en Ouganda, il y a des usines. On y trouve des tôles, des jus, des matières premières. Tout ce dont nous avons besoin pour nos commerces. À Goma, on ne trouve rien de tout cela.», ont expliqué Marie Kyakimwa et Elysée Furaha, femmes commerçantes interrogées par RFI le vendredi 14 octobre 2022.

De son côté Arnold Djuma, responsable de la société civile de Goma, a alerté les autorités sur cette situation difficile pour les commerçants qui n’ont plus accès à ce poste frontalier stratégique. Ce qui leur cause un manque à gagner certain et remet en question leur modèle économique. 

«Les femmes entrepreneurs sont victimes de la situation. À cause de cette frontière fermée, elles sont obligées de trouver d’autres chemins. Le poste d’Ishasa est ouvert, mais il est beaucoup plus au nord et beaucoup plus loin. Cela leur fait donc plus de frais et plus de tracasseries. Leur travail n’est alors plus rentable.», a expliqué Arnold Djuma.

C’est depuis le mois de juin 2022 que le mouvement rebelle M23 occupe la cité de Bunagana.