Le président gabonais Ali Bongo n'a pas eu l'occasion d'exercer un seul instant, son nouveau quinquennat. Aussitôt proclamé vainqueur de l'élection présidentielle dans la soirée de mardi 29 août pour un troisième mandat, après 14 ans de pouvoir, Ali Bongo a été renversé ce mercredi 30 août par un groupe de 12 militaires.

Les putschistes ont annoncé dans un communiqué lu sur la télévision Gabon 24, l'annulation du scrutin qui a vu Ali Bongo rempiler avec 64,27% des suffrages exprimés et la dissolution de toutes les institutions ainsi que la fermeture des frontières.

Ces militaires affirment mettre fin au régime Bongo pour avoir constaté «une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos (...)», a déclaré un des putschistes au nom du «Comité de Transition et de Restauration des Institutions».

Et d'ajouter : «à cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés».

L'Agence France presse (AFP) affirme que des coups de feu ont été entendus aux encablures de la Présidence. La connexion internet coupée, vient à peine d'être rétablie.

Selon les résultats proclamés par le président du Centre Gabonais des Elections (CGE), Michel Stéphane Bonda, à l'antenne de la télévision d'Etat Gabon 1ère, le principal rival d'Ali Bongo, Albert Ondo Ossa, n'a recueilli que 30,77% des voix.

L'opposant avait dénoncé des «fraudes orchestrées par le camp Bongo» deux heures avant la clôture du scrutin samedi, et revendiquait alors déjà la victoire.